La déconfiture avec Zubin Mehta
A l’écart du centre historique, le Maggio Fiorentino s’élève comme une pyramide minérale. C’est ici, à Florence, qu’on a rendez-vous avec le célèbre chef d’orchestre indien Zubin Mehta, âgé de 87 ans. Quand midi sonne, un léger trac se fait sentir: l’interview est une rencontre subtile, dans laquelle il faut se laisser mener tout en gardant les rênes. Le micro enclenché, on amorce notre première question. Long silence. On réitère. De loin, l’assistant nous fait signe de parler plus proche de l’oreille du mage. On s’imagine un court instant en train d’interroger Beethoven. Progressivement, on sent le jeu nous échapper et les réponses retombent une à une comme un vieux soufflet. On passe de l’italien à l’anglais avant de capituler en français, l’œil du mage s’éclaire. Ça y est, notre question sur la philharmonie d’Israël semble faire mouche! Las, Zubin Mehta vient de répondre à côté. Intérieurement, c’est la déconfiture, nos pages se mélangent, s’envolent du canapé. L’instant d’après, le chef nous montre une photo de son fils, puis nous tapote sur l’épaule. “Je crois que vous avez ce qu’il vous faut.” Arrêt du micro. Quinze minutes d’entretien. Un léger rire nerveux nous secoue. Sous les tilleuls toscans en fleurs, on réalise que c’est probablement la pire interview qu’on ait réalisée. Juliette de Banes Gardonne
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