Nouvelles Du Monde

La défaite de l’équipe canadienne : remise en question de la philosophie du sélectionneur John Herdman

La défaite de l’équipe canadienne : remise en question de la philosophie du sélectionneur John Herdman

Une défaite logique au vu de la prestation soporifique de l’équipe canadienne, qui semblait très loin du niveau requis pour espérer sortir gagnante de cette confrontation. Et c’est bien ce qui me dérange. Cette équipe a réalisé d’incroyables progrès depuis l’arrivée de John Herdman en 2018, jusqu’à atteindre la Coupe du monde au Qatar et même de voir des talents individuels exceptionnels s’exporter au plus haut niveau européen. Des succès et des réussites qui nous ont incités à rêver grand, sauf que la réalité est tout autre depuis le mois de novembre. Et la finale perdue dimanche soir nous porte à remettre en question la philosophie du sélectionneur. D’abord, pour ce qui est des choix tactiques. J’ai été surpris de voir Tajon Buchanan sur le banc de touche dimanche soir. Celui qui semblait être la révélation du Canada lors du dernier Mondial s’est retrouvé à être remplaçant pour cette finale très importante et qui nous aurait permis d’effacer 23 ans de disette au niveau continental. Un choix d’autant plus perdant que le secteur offensif a semblé en manque de créativité tout au long de la rencontre, face à une équipe américaine qui a rarement été inquiétée. De plus, la connexion entre les deux attaquants que sont Cyle Larin et Jonathan David a semblé montrer ses limites. Comment expliquer qu’un garçon comme David, qui était au coude à coude au classement des buteurs avec Kylian Mbappé en Ligue 1 la saison dernière, ne soit pas en mesure d’exploiter son plein potentiel en équipe nationale depuis la Coupe du monde? Des prestations qui tranchent, par exemple, avec celles de Folarin Balogun. L’attaquant américain du stade de Reims, en Ligue 1, auteur de 21 buts cette saison, était dans tous les bons coups grâce aux mouvements et à la créativité de ses partenaires autour de lui. Il y a des dysfonctionnements évidents qui incombent au sélectionneur canadien. Ces prestations poussent les joueurs à jouer leur propre partition, au détriment du rayonnement collectif. La titularisation de Scott Kennedy, qui évolue dans les bas-fonds de la division allemande à Jahn Regensburg, ne me semblait pas du tout justifiée en raison de sa difficile prestation. Plus que cela, c’est le manque de cohésion et d’alchimie tactique qui me dérange le plus en voyant cette équipe jouer. Alphonso Davies est un joueur de soccer fabuleux, assurément l’un des meilleurs du monde aujourd’hui à son poste. Mais pour qu’il puisse donner le maximum en équipe nationale, il doit être géré à la hauteur de son talent. Sauf qu’il surjoue de façon exagérée et cela ne date pas d’hier. Le prodige canadien semble avoir l’impression de devoir endosser le statut de sauveur de la nation lorsque l’équipe est en difficulté. Ce qui l’amène à jouer à contretemps, ou à ne pas libérer le ballon au bon moment. Un défaut qui se répète et qui mériterait d’être rapidement corrigé par le sélectionneur. John Herdman a affiché de grandes ambitions depuis son arrivée. Et pour les concrétiser, il doit absolument composer avec la matière qu’il a devant lui, sans se trouver d’excuses. C’était d’ailleurs l’une de ses grandes forces lorsqu’il est entré en fonction. Une fraîcheur qui tranchait avec les discours du passé et qui donnait l’impression que chaque joueur pouvait renverser des montagnes en écoutant ses discours d’avant-match ou en conférence de presse. Des mots et des valeurs que je ne retrouve plus depuis de nombreuses semaines, comme s’il semblait usé par sa fonction. Oui, la fédération devrait octroyer plus de moyens à l’équipe canadienne pour accompagner son développement. Oui, John, je suis d’accord avec toi lorsque tu fustiges les conditions de préparation de ton équipe face à celles des États-Unis. Sauf que cela reste des excuses… Dimanche, nous avions une équipe compétitive qui ne s’est pas montrée et qui est passée à côté de l’événement. Et ces excuses, aussi bonnes soient-elles, m’ont donné l’impression de retourner 20 ans en arrière. Une époque où l’équipe nationale acceptait la défaite et semblait à l’aise dans son statut de petit poucet de la zone CONCACAF. Cette époque est révolue, en grande partie grâce à John Herdman d’ailleurs. Il a fait naître en nous des ambitions insoupçonnées grâce à son travail sur le terrain et grâce à sa passion communicative… sauf qu’il doit continuer d’assurer pleinement la responsabilité de ses propres rêves afin de nous offrir une équipe compétitive dans les grands rendez-vous.
#Canada #petit #poucet #zone #CONCACAF
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT