La dérégulation des ribosomes induite par le stress peut être à l’origine de la dépression

Un groupe de gènes de protéines ribosomales relie des modèles animaux de dépression à des patients humains souffrant de trouble dépressif majeur. Afin de rechercher des traitements contre la dépression, les scientifiques utilisent un modèle murin, induisant un état similaire à la dépression grâce à une exposition à des facteurs de stress variables, imprévisibles et incontrôlés sur plusieurs jours ou semaines. Mais cet état s’apparente-t-il, au niveau moléculaire, à ce que vivent les humains souffrant d’un trouble dépressif majeur ?

Pour le savoir, Xiaolu Zhang, Mahmoud Ali Eladawi et leurs collègues examinent les données transcriptomiques de tissus cérébraux humains post-mortem et de plusieurs modèles murins de stress, cherchant à identifier les gènes conservés. Les auteurs ont découvert que les gènes des protéines ribosomales sont généralement dérégulés dans ces paradigmes de stress. Les auteurs ont en outre démontré que cette dérégulation est potentiellement déclenchée par les hormones du stress et est réversible pendant la phase de rémission de la dépression ou est atténuée lorsque les récepteurs des hormones sont bloqués. Une analyse de co-expression génique ensemencée suggère que les protéines ribosomales en question sont importantes pour la régulation par rétroaction homéostatique des voies associées à la communication synaptique. Le ribosome est un organite cellulaire qui effectue la traduction et la synthèse des protéines et qui est impliqué dans la réponse au stress d’organismes aussi divers que les levures, les bactéries et les animaux.

Ensemble, les résultats indiquent que la dérégulation des ribosomes induite par le stress est à l’origine de la dépression humaine de manière complexe. Selon les auteurs, la dérégulation des ribosomes peut modifier la synthèse de protéines alternatives, qui modifient alors le fonctionnement des synapses neurales, un changement qui se manifeste par un trouble de l’humeur.