La fin de l’âge d’or arrive pour Patrick. Le valoriste de 47 ans peut faire 85$ en 90 minutes en ramassant des canettes, mais pour combien de temps encore?
“Je ramasse juste ça, des canettes à 20 cennes. Sur le Plateau, c’est pas des pauvres! Tout le monde boit de la microbrasserie”, raconte Patrick Moussette, qui a bougé de Sherbrooke à Montréal, il y a trois mois, et qui compte sur les canettes comme revenu d’appoint.
La valeur des canettes va bientôt changer; ce n’est pas exactement une bonne nouvelle pour ce chercheur de trésors en aluminium.
“Je vais devoir en ramasser plus, mais je ne ferai pas plus d’argent”, pense-t-il.
Débrouillard, le peintre en bâtiment de métier fait parfois même du porte-à-porte dans les quartiers cossus afin de débarrasser les gens de leurs canettes.
“Le monde n’ont pas le temps d’y aller. Une femme m’a donné 100$ l’autre semaine. J’ai resté l’air bête”, dit celui que la générosité des gens surprend encore.
Le changement de valeur des canettes va peut-être le pousser à reprendre son DEP en peinture de bâtiment. Après trois mois à Montréal, dont deux et demi à ramasser des canettes, il aspire à un meilleur revenu.
“Ça joue dur dans le monde des canettes. Y en a qui sont vraiment incroyables. Ils commencent tôt, c’est débile”, résume cette recrue dans le monde des valoristes.