– J’ai vécu beaucoup de choses dans ma carrière politique. J’ai eu ma part de harcèlement et tout le reste. Je vis sous protection policière depuis plusieurs années. Mais c’est la chose la plus menaçante que j’ai vécue, déclare Sylvi Listhaug à NRK.
La dirigeante du FRP affirme avoir été suivie plus tôt dans la journée par un groupe de manifestants palestiniens qui avaient manifesté devant le ministère des Affaires étrangères.
Elle devait être en train de faire une course lorsqu’elle est passée devant les manifestants.
Le leader du FRP affirme que plusieurs de ceux qui l’ont suivie ont tenu des propos obscènes et l’ont filmée face au Storting.
– Menaçant
NRK a vu des vidéos de l’incident qui ont été partagées sur Instagram. Dans ces clips vidéo, on n’entend ni menaces ni obscénités.
Selon Listhaug, l’atmosphère devait devenir de plus en plus menaçante à mesure qu’ils se rapprochaient du Storting.
Lorsque la dirigeante du Frp est entrée dans le bâtiment, plusieurs des militants qui la suivaient auraient tenté de pénétrer à l’intérieur.
Là, ils ont finalement été expulsés de force par les agents de sécurité. Listhaug dit qu’à l’avenir elle ne se déplacera plus seule dans le centre d’Oslo. .
– Je ne vais pas me promener seul ici. Plus maintenant. Je ne me sens plus en sécurité seule ici, dit-elle.
– Curieux de savoir ce que Listhaug définit comme menaçant
NRK a été en contact avec un porte-parole du groupe qui se fait appeler « Palestine libre, sauve Gaza ».
– Je suis curieux de savoir ce que Sylvi Listhaug définit comme menaçant. Alors qu’elle se rendait à son poste de députée élue, on lui a posé quelques questions simples sur la situation à Gaza, auxquelles elle n’a pas voulu répondre, écrit le porte-parole dans un e-mail à NRK.
Le porte-parole indique que les militants se sont retrouvés à Listhaug après avoir manifesté devant le ministère des Affaires étrangères. Ils étaient déçus car ils estimaient que le politicien ne répondait pas à leurs questions.
– Nous avons choisi d’exiger des réponses concrètes de la part des politiciens quant aux raisons pour lesquelles ils pensent qu’il est normal qu’Israël ne se conforme pas au droit international. Nous voyons avec quelle rapidité les hommes politiques et le gouvernement ont réagi lorsqu’il s’agissait de la Russie et de l’Ukraine. Nous appelons à la même rapidité lorsqu’il s’agit de la Palestine, dit-elle.
Droit de manifester
La leader du FRP déclare à NRK qu’elle est une ardente défenseure du droit de manifester, mais que l’expérience d’aujourd’hui a enfreint les règles.
– Je suis également un ardent défenseur de la liberté d’expression, mais je pense qu’il y a une limite lorsqu’on agit de manière menaçante et qu’on persécute les gens, comme j’en ai fait l’expérience aujourd’hui, dit-elle.
Selon Listhaug, plusieurs hommes politiques ont connu des désagréments similaires dans le centre d’Oslo.
Elle estime que la police doit faire davantage pour que “les militants ne soient pas autorisés à s’installer” autour du Storting.
Le militant palestinien Ahmed Alaidi vit depuis novembre dans une tente à l’extérieur du Storting. Il veut dire Listhaug doit subir des critiques en raison de son soutien à Israël.
– Tu comprends qu’elle trouve ça un peu menaçant ?
– Tout à fait d’accord, mais je ne vois rien de dangereux, dit-il à NRK.
Les manifestants n’étaient pas affiliés au Comité Palestine.
La présidente du Comité Palestine, Line Khateeb, dit ne pas savoir qui a manifesté devant le ministère des Affaires étrangères.
– Suivre Sylvi Listhaug de cette façon, je ne pense pas que cela mènera à quelque chose de bon. Je pense que la liberté d’expression est la plus importante de toutes, mais il ne faut pas que les gens se sentent menacés, dit-elle à NRK.
La police voit une nouvelle tendance
Le chef d’état-major du district de police d’Oslo, Harald Nilssen, a déclaré à NRK qu’il était au courant de l’affaire. Il dit comprendre que la situation a été perçue comme désagréable.
– Il s’agit d’un incident typique auquel la police d’Oslo aurait réagi si nous avions reçu un rapport. Maintenant, nous avons découvert l’incident bien longtemps après qu’il n’y avait aucune raison de lancer un appel d’urgence, dit-il à NRK.
Le chef d’état-major estime qu’ils ont de bonnes pratiques et une bonne coopération en matière de sécurité avec le Storting, mais que la police doit procéder à des évaluations continues dans de tels cas.
– La police sera toujours confrontée à ce dilemme. Il existe une sécurité contre la liberté d’expression et c’est pourquoi nous sommes également très prudents avant d’intervenir contre ceux qui s’expriment.dit-il à NRK.
Nilssen dit que la police a récemment vu plusieurs exemples de manifestants et de militants devenir plus actifs.
Le chef d’état-major dit qu’il semble s’agir à la fois de militants palestiniens et d’autres personnes portant des marques dans le centre d’Oslo.
Il dit que c’est une tendance qui inquiète la police.
– Il y a probablement plus de gens qui ont l’impression de ne pas faire passer leur message et qui vont alors commencer à tendre cet élastique. On s’approche alors d’une limite de ce qui peut être toléré avant que cela ne devienne très inconfortable pour les personnes concernées, dit-il.