La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a terminé jeudi sa sixième journée de grève illimitée. Elle est la seule organisation syndicale du secteur public à avoir immédiatement lancé une telle grève, en négociant seule face à Québec, et sans avertissement préalable.
Dès le départ, la FAE avait indiqué qu’elle réévaluerait la situation chaque semaine. C’est ce qu’elle a fait jeudi, puisqu’elle avait déclenché la grève le jeudi précédent. Cette réunion était déjà prévue, a souligné l’organisation syndicale.
Environ 70 représentants de ses neuf syndicats affiliés ont été réunis toute la journée afin d’évaluer l’état de la négociation avec Québec et la grève. Les discussions devaient se poursuivre vendredi, et toutes les options restent sur la table, assure l’organisation syndicale.
La FAE n’a pas demandé de conciliation, contrairement au Front commun intersyndical, qui affirme que l’arrivée en scène du conciliateur, à sa demande, a donné un élan aux tables de négociation. Il s’agit d’une des options que les représentants des syndicats de la FAE évaluent, comme celle de la poursuite ou non de la grève.
L’organisation syndicale représente 66 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), quant à elle, représente 95 000 autres enseignants des niveaux primaire et secondaire et fait partie du Front commun ; elle négocie donc au sein d’une entité qui représente 420 000 travailleurs.
Le Front commun n’aura fait du débrayage que quatre jours d’ici le 8 décembre, date à laquelle il le relancera pour sept autres jours, soit jusqu’au 14 décembre.
Pendant ce temps, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a répété jeudi que la décision sur la façon dont ces journées sans école devront être reprises et le moment visé n’était pas encore prise. Interrogé sur la possibilité que la grève de la FAE s’étende jusqu’au congé de Noël, il a dit en être conscient. “Est-ce que j’espère qu’on ne se rendra pas là ? La réponse, c’est oui”, a-t-il aussi lancé.
Les demandes de la FAE ont trait à la composition de la classe, qu’elle dit vouloir plus équilibrée, de même que le délai dans l’évaluation des élèves “à risque” et la possibilité pour un enseignant de faire certaines tâches de planification au moment et au lieu de son choix.
