La Fed pourrait attendre juillet avant d’augmenter ses taux directeurs

La Fed pourrait attendre juillet avant d’augmenter ses taux directeurs

Après avoir augmenté dix fois d’affilée ses taux directeurs depuis mars 2022, la Fed pourrait attendre sa réunion de juillet pour effectuer une hausse de 25 points de base de ses taux directeurs. Son taux principal se situe désormais dans une fourchette allant de 5% à 5,25%, un record depuis 2006. En mars 2020, ils étaient compris entre 0% et 0,25%. Les analystes estiment que ce sera, pour 2023, la dernière des actions de la politique de resserrement monétaire de la banque centrale américaine, qui a mené un mouvement suivi par ses homologues européennes. La Fed a déjà renoncé à réduire la taille de son bilan pour sauver de la faillite les banques régionales en mars dernier.

Moins d’un an aura été nécessaire à la Fed pour ramener l’inflation sous-jacente – c’est-à-dire hors impact d’évolutions conjoncturelles – de 6,6% à 4,1%. Les perspectives de l’emploi, moins favorables en mai, pourraient augurer d’un inversement de la tendance haussière des salaires au cœur de l’inflation américaine. Même si le taux d’inflation est bien supérieur à la moyenne de 2,1% enregistrée entre 2000 et 2020, les fondamentaux de l’économie américaine justifient une pause. Laquelle implique que le pays s’accommoderait d’une inflation au-dessus de 2%, une configuration que le président de la Fed, Jerome Powell, a encore balayée le mois dernier.

La Banque centrale européenne continue elle aussi à afficher un objectif catégorique de 2%. C’est pourquoi l’institut de Francfort, qui a démarré ses hausses de taux en juillet 2022, devrait logiquement resserrer ses taux encore quelques mois. Il annoncera probablement une huitième hausse en juin puis en juillet, reconduisant le taux de 0,25% (plutôt que 0,5%) qu’elle avait privilégié en mai. La BCE a de la marge par rapport à son homologue américaine : les taux directeurs ne sont “que” de 3,25% à 4%.

Il faut rappeler que la zone euro affichait près de 11% d’inflation en septembre 2022, soit bien plus que les États-Unis. La différence de leur trajectoire était essentiellement liée à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières provoquée par la guerre en Ukraine, qui a plombé l’économie européenne. Depuis lors, une spirale inflationniste prix-salaire s’est installée, qui justifie la politique monétaire de la BCE.

La Fed aujourd’hui, la BCE demain, se sont établies sur un seuil d’inflation structurelle de 4%. Celle-ci sera soutenue, à long terme, par les coûts induits par la transition énergétique et la hausse des salaires – qui ne pourront être revus à la baisse, selon un effet classique de cliquet. Les classes moyennes seraient les premières victimes de politiques monétaires encore plus restrictives, qui riment avec récession. Le coût électoral serait lourd.

L’avenir pourrait voir les sacro-saints 2% devenir 2,5%, pourquoi pas 3% d’inflation structurelle. Cette nouvelle norme ébranlerait l’esprit même de la stabilité financière telle qu’elle a été pensée par les promoteurs de la zone euro. Reste à savoir si elle n’offrirait pas des opportunités de croissance.
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