La Flandre et la Belgique protègent le géant portuaire anversois d’un partenaire privé défaillant

La Flandre et la Belgique protègent le géant portuaire anversois d’un partenaire privé défaillant

24 juin 2024 Aujourd’hui à 19h56

Les investisseurs publics PMV et SFPIM deviendront temporairement actionnaires majoritaires d’Euroports. L’opération vise à protéger le géant portuaire anversois de son principal actionnaire privé criblé de dettes. Il disparaîtra complètement de l’autorité portuaire d’ici un an et demi.

Euroports est l’une des sociétés de transbordement portuaires les plus importantes d’Europe occidentale. Elle exploite ou gère plus de 50 terminaux portuaires et plateformes logistiques dans le monde sur les principales routes commerciales d’Europe et d’Asie. Le groupe est spécialisé dans le transbordement de vrac, d’engrais, de fruits, d’acier, de produits agricoles, de sucre, de papier et de pâte à papier. Elle dispose de 13 terminaux en Belgique, répartis à Anvers, Gand et Liège. Le siège social est à Anvers.

L’entreprise est tombée entre les mains de ses propriétaires actuels en 2019 : le conglomérat diversifié Monaco Resources et les investisseurs publics PMV (Flandre) et SFPIM (fédéral). Le prix d’acquisition des actions Euroports oscillerait entre 200 et 250 millions d’euros – dettes dont 700 à 800 millions. Monaco Resources (renommé Sonel Investment) détient 53,4 pour cent des actions via sa filiale R-Logitech, les deux investisseurs belges détenant le reste (46,6%).

L’essence

  • La société mère du géant portuaire Euroports se trouve dans des eaux financières turbulentes en raison de ses dettes élevées.
  • Afin de protéger Euroports de toute conséquence, les investisseurs publics PMV et SFPIM deviendront temporairement actionnaires majoritaires de l’autorité portuaire anversoise.
  • D’ici un an et un an, un nouvel actionnaire devra rejoindre PMV et SFPIM au capital.
  • Euroports dispose de 13 terminaux en Belgique, principalement dans le port d’Anvers, mais aussi à Gand et à Liège.

Euroports a connu une croissance significative au cours des cinq dernières années. En 2019, le chiffre d’affaires s’est élevé à « plus de 500 millions d’euros » et selon le dernier rapport annuel de Monaco Resources, le pôle infrastructures et logistique – qui comprend en grande partie Euroports – a réalisé un chiffre d’affaires de 1,16 milliard d’euros en 2022.

Cette division avait également à l’époque 1,4 milliard d’euros de dettes. Et c’est là que le bât blesse. Parce que R-Logitech, criblé de dettes, ne peut pas honorer ses obligations de paiement envers ses obligataires.

R-Logitech, filiale de Monaco Resources, ne peut faire face à ses obligations de paiement envers ses obligataires.

La société a émis des obligations d’une valeur de 200 millions d’euros en 2018 et celles-ci arrivent désormais à échéance. R-Logitech paie un intérêt de 10,25 pour cent sur ce montant. L’obligation s’échangeait vendredi à moins de 5% de sa valeur nominale à la bourse de Francfort. Un niveau aussi bas témoigne de l’énorme méfiance des investisseurs dans la capacité de l’entreprise à respecter ses engagements. Une autre émission obligataire de 250 millions d’euros court jusqu’en 2027.

Afin de protéger complètement Euroports des conséquences négatives d’un défaut de paiement de R-Logitech, PMV et la SFPIM reprendront temporairement une partie de ses parts dans Euroports. La trésorerie générée servira à rembourser certains créanciers. Dans une deuxième phase, R-Logitech se retirera complètement et le duo belge mettra également en vente les actions récemment acquises, de sorte que la participation retombe à 46,6 pour cent. Lire : Euroports devrait avoir un nouvel actionnaire principal d’ici le milieu de l’année prochaine.

Anvers

Euroports a des racines australiennes. Il est issu du fonds australien Babcock & Brown Infrastructure, qui s’est lancé en 2007 dans une vague d’acquisitions sur le vieux continent.

1,16 milliard d’euros

revenu

Le pôle infrastructures et logistique de Monaco Resources – composé en grande partie d’Euroports – a réalisé un chiffre d’affaires de 1,16 milliard d’euros en 2022.

Le fonds a pris pied grâce à l’acquisition de nombreux acteurs portuaires, parmi lesquels les sociétés portuaires familiales anversoises Westerlund et Manuport, respectivement la plus grande entreprise européenne de transbordement de produits forestiers et un important opérateur de terminaux vraquiers et de logistique. Auparavant, elle avait également acquis le terminal à conteneurs de navigation intérieure WCT à Meerhout.

En deux ans, Babcock & Brown Infrastructure est devenu l’un des plus grands groupes portuaires européens. Mais lorsque la société d’investissement Babcock & Brown, criblée de dettes, a fait faillite début 2009, la filiale d’infrastructures a également été entraînée et Euroports a dû chercher de nouveaux propriétaires. Finalement, le projet a abouti à trois fonds d’infrastructure. Ils ont cédé Euroports en 2019 à Monaco Resources et aux deux investisseurs publics belges.

2024-06-24 20:58:56
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