La Fondatrice de l’association “Actions in the Mediterranean” met en garde contre l’escalade du conflit israélo-palestinien et critique l’inaction de la communauté internationale

La Fondatrice de l’association “Actions in the Mediterranean” met en garde contre l’escalade du conflit israélo-palestinien et critique l’inaction de la communauté internationale

J’espère qu’ils ne vont pas entrer dans Gaza car cela provoquerait un véritable drame. Alors que l’on attend une offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza en réponse à l’attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur le territoire israélien, Simone Susskind, fondatrice de l’association “Actions in the Mediterranean”, qui s’efforce de créer des liens entre Israéliens et Palestiniens, témoigne sur La Première. “C’est un piège“, estime-t-elle.

Le Hamas tend un piège, la tentation de l’escalade pour le gouvernement israélien. “La vengeance à laquelle travaillent les Israéliens est un sentiment humain. Ils ont été humiliés. Ils ont une responsabilité essentielle dans ces attaques du Hamas.” Des attaques “terrifiantes et inacceptables” que les Israéliens n’ont pas vu venir, “une fois de plus” comme en 73 lors de la guerre du Kippour. “La plus grande partie des troupes qui devaient normalement être basées à la frontière avec Gaza a été envoyée en Cisjordanie pendant ces périodes de fêtes, principalement pour protéger les colons“, explique-t-elle.

Simone Susskind est également la veuve de David Susskind, l’une des grandes figures de la communauté juive de Belgique, fondateur du centre communautaire laïc juif. De gauche, elle a également été sénatrice et députée. Juive laïque, elle milite pour la paix, ayant perdu plusieurs membres de sa famille dans les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle veut faire entendre la voix de ceux qui, en Israël, ne sont ni proches du gouvernement ni proches des extrémistes, des voix “qui sont trop peu entendues“. Elle fait référence à une amie activiste prise en otage par le Hamas, qui vivait le long de la frontière avec Gaza. “Elle emmenait par exemple régulièrement des enfants et des Palestiniens malades en Israël ou en Cisjordanie pour qu’ils reçoivent des soins. Que disent ses fils aujourd’hui ? Ils sont contre la violence, contre le bombardement des Palestiniens“.

L’inaction de la communauté internationale

Avec le massacre perpétré par le Hamas, dit-elle, de nombreux Juifs ont le sentiment que la Shoah n’a pas disparu. “Quelque chose dans la mémoire a été réactivé. À côté de ce récit juif et israélien, il y a le récit palestinien, avec la mémoire de la Nakba (la “grande catastrophe”, le déplacement forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël en 1948, ndlr)et la mémoire des souffrances des Palestiniens pendant ces soixante-quinze années. Que faisons-nous de ces mémoires ? Comment pouvons-nous construire l’avenir ?”

Elle dénonce également l’inaction de la communauté internationale. “Cela fait des décennies que rien ne bouge. Quand vous parlez avec des diplomates européens, ils savent très bien que c’est une situation qui mène les Israéliens et les Palestiniens droit dans le mur. Nous y sommes ! Mais ils ne sont pas capables de prendre des mesures. Il y a des moyens de pression, mais nous ne les activons pas.”

Simone Susskind craint l’importation du conflit en Europe. Elle estime que le Premier ministre, Alexander De Croo, a eu raison d’attirer l’attention à ce sujet. “Les gens n’écoutent plus que leurs tripes, ils n’écoutent plus leur raison. La frontière entre le discours antisémite et les critiques de l’État d’Israël est très mince. Ainsi, cela crée également des situations parfois incontrôlables chez nous en Europe.” Et cela, conclut-elle, l’incite à s’engager davantage.

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