Pour conclure sa phase de préliminaire avant d’entrer dans les matchs à élimination directe, l’équipe de France défie la Norvège ce dimanche (20h30, en direct sur BeIN Sports). Les deux équipes sont déjà qualifiées pour les quarts de finale de ce Championnat du monde. Seule la première place du groupe est en jeu avec la possibilité, pour le vainqueur, d’affronter l’Espagne ou la République tchèque plutôt que les Pays-Bas au tour suivant.
Ce duel n’est pourtant pas sans intérêt. La France défie la meilleure nation de la planète. Championne du monde et d’Europe en titre, la Norvège reste plus que jamais l’ultra favorite à sa propre succession. À sept mois des Jeux olympiques, la Norvège est aussi la favorite numéro 1 pour chiper à la France la médaille d’or à Villeneuve-d’Ascq l’été prochain. À Tokyo en 2021, les Norvégiennes avaient buté en demi-finale face à la Russie (27-26) et étaient rentrées à la maison avec une médaille de bronze, comme à Rio cinq ans plus tôt.
« La Norvège peut perdre mais contre elle, il faut sortir un gros match »
Les deux dernières confrontations entre les deux nations ont largement tourné à l’avantage des Scandinaves en finale du Mondial 2021 (29-22) et en demi-finale de l’Euro il y a un an (28-20). La Norvège est la bête noire des Bleues de Krumbholz. Pour conjurer le sort, cet été, elles sont allées passer plusieurs jours en Scandinavie pour s’inspirer du savoir-faire local. « Sans faire injure à qui que ce soit, la Norvège, ça va être d’un autre niveau comparé à nos adversaires précédents. C’est un grand concurrent et c’est bien de les jouer maintenant, dans un match important mais sans trop de conséquences pour la suite », prévient le sélectionneur.
Depuis l’entame du tournoi, les Norvégiennes écrasent tout ce qui se présente devant elles : Groenland (43-11), Autriche (45-28), Corée du Sud (33-23)… L’Angola, qui a fait des misères aux Bleues en ouverture, a aussi été balayé (37-19). La Slovénie, vendredi soir, n’a pas fait mieux que les autres (34-21). La Norvège est un rouleau compresseur et, à Trondheim, au nord du pays, dans une salle aussi bouillante à l’intérieur que le froid est mordant à l’extérieur, elle semble imprenable.
« Elle n’est toutefois pas imbattable, prévient la capitaine française Estelle Nze Minko. Si c’était le cas, on reste au chaud à l’hôtel et on n’entre pas sur le terrain, ça n’en vaut pas la peine. Non, la Norvège peut perdre mais c’est sûr que contre elle, il faut sortir un gros, gros match. » Sans y perdre non plus trop d’énergie car le Mondial ne se termine pas là.
Si la Norvège domine à ce point l’univers de la balle collante, c’est d’abord parce qu’elle s’appuie sur des joueuses incroyables. Autour de Stine Oftedal, l’ancienne demi-centre de Paris 92 déjà quadruple championne d’Europe, triple championne du monde et double vainqueure de la Ligue des champions, la Norvège présente un effectif de rêve. « Son 7 Majeur, on pourrait l’inscrire au Hall of Fame de notre sport tant il est incroyable », prévient encore Estelle Nze Minko.
« Elles jouent ensemble en sélection depuis qu’elles ont 15 ans »
Consultante pour BeIN Sports, l’ancienne capitaine Amélie Goudjo partage cet avis. « Quand je vois leur composition d’équipe, c’est impressionnant. Ça envoie à tous les postes. J’ai l’impression qu’il est encore plus dense que l’an dernier à l’Euro. La Norvège arrive toujours à se renouveler, ça n’est pas juste une question de génération car les plus jeunes qui arrivent derrière semblent aussi fortes. Les Norvégiennes sont toujours les grandes favorites, c’est évident. »
Dans la cage, la Norvège a un monument national, Katerine Lunde, 43 ans, double championne olympique (2008, 2012), double championne du monde et sextuple championne d’Europe. « C’est une équipe qui arrive à un niveau d’expérience qui est fou, reprend Estelle Nze Minko. Toutes les nanas ont entre 30 et 36 ans avec un vécu de dingue. Elles jouent pour la plupart ensemble en club, dans les plus grands d’Europe. Elles jouent ensemble en sélection depuis qu’elles ont 15 ans. Les jouer est un gros challenge mais il y a moyen de les battre. Il faut juste que ce moyen, on le trouve. »
Après ce duel, les deux rivaux pourraient bien se retrouver encore une fois face à face dans une semaine. Ce sera cette fois pour la finale. Si tout va bien d’ici là.
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