La France passe en alerte “urgence attentat” suite à l’attaque à Arras

La France passe en alerte “urgence attentat” suite à l’attaque à Arras

La France a décidé de placer le pays en état d’alerte “urgence attentat” suite à l’attaque au couteau qui a tué un professeur de lettres à Arras vendredi dernier. Cette mesure correspond au plus haut niveau du dispositif de sécurité Vigipirate, mis en place pour une durée limitée, le temps de gérer la crise, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. En conséquence, 7000 militaires sont déployés sur tout le territoire, notamment dans les centres commerciaux et autres lieux sensibles.

En parallèle, de nombreuses commémorations ont lieu en France pour rendre hommage à Dominique Bernard, tué presque trois ans jour pour jour après Samuel Paty, décapité en 2020 par un terroriste islamiste pour avoir montré une caricature de Mahomet en classe.

En Belgique, le niveau de la menace terroriste reste à 2, sauf pour les sites juifs où la menace est évaluée à 3 depuis plusieurs années. Selon l’Ocam (Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace), cela ne signifie pas que le niveau de menace est automatiquement augmenté en fonction des événements étrangers. La Belgique agit uniquement sur la base d’informations concrètes concernant le pays. Pour l’instant, aucune décision n’a été prise pour déployer l’armée ou des militaires sur des sites sensibles. Cependant, chaque zone locale reste chargée d’analyser la menace de manière spécifique, afin de déterminer les mesures de sécurité appropriées. Par exemple, à Anvers, où se trouve une importante communauté juive, le maire Bart De Wever a augmenté le niveau d’alerte et renforcé la sécurité autour des synagogues et des sites juifs.

Dans la zone Midi de la région bruxelloise, la vigilance reste élevée, bien qu’il n’y ait pas de déploiement de l’armée pour le moment. Selon Sarah Frederickx, porte-parole de la zone Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles), la police est responsable de la sécurisation des sites sensibles, et une attention particulière est portée aux manifestations pour éviter tout message antisémite ou appel à la haine.

Cependant, de nombreux observateurs s’étonnent du manque de renforcement de la sécurité en Belgique. De nombreux enseignants et directeurs d’écoles expriment leur inquiétude face au risque d’un drame similaire dans le pays. Dans ce contexte, le criminologue Michaël Dantinne souligne que la situation en France, avec la coupe du monde de Rugby et les prochains Jeux Olympiques, est différente de celle en Belgique. Il explique que ces événements créent une forte visibilité et nécessitent le déploiement de l’armée, ce qui pose un véritable casse-tête. De plus, les deux pays ont des systèmes de sécurité différents, la France étant un état centralisé avec une tradition militaire plus ancienne que celle de la Belgique.

Il est toutefois important de souligner que le risque de contagion en Belgique reste possible, ce qui explique pourquoi les zones de police et la Sûreté de l’État maintiennent une vigilance accrue sur certains individus et sites sensibles. Le risque zéro n’existe pas dans ce domaine. Bien que l’attaquant d’Arras était fiché S et avait été contrôlé deux jours auparavant, personne ne se doutait qu’il passerait à l’acte. Cela soulève des difficultés d’évaluation, comme en témoigne le cas du meurtre de Thomas Monjoie à Schaerbeek l’année dernière, où un individu fiché et connu des services a été relâché malgré ses intentions déclarées.

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