2024-10-19 06:40:00
Le débat politique en France oscille aujourd’hui entre deux centres de gravité constants qui, en réalité, ne sont pas si éloignés : l’économie et l’immigration. Sur le premier sujet, le Parlement débat déjà des coupes budgétaires envisagées dans le budget présenté la semaine dernière par le Premier ministre Michel Barnier. Pour la seconde, la plus compliquée, car elle affronte directement les extrêmes idéologiques qui doivent maintenir en vie le fragile Exécutif, le Gouvernement a annoncé qu’il travaillait déjà sur une nouvelle loi sur l’immigration qui verra le jour l’année prochaine, malgré le fait que que le garde des Sceaux, le socialiste Didier Migaud, ne semblait pas s’en rendre compte. Le projet, dont il existe encore peu de détails, envisage de prolonger la période de détention des migrants irrégulier.
La porte-parole de l’Exécutif, Maud Bregeon, a annoncé cette décision lors d’un entretien télévisé. Ce qui est surprenant, cependant, c’est que cela intervient juste un an après le dernier projet de loi sur l’immigration, qui s’est heurté à de fortes divisions au Parlement et au sein de la coalition du président Macron. La norme marque la rupture définitive du président de la République avec un certain spectre idéologique de centre-gauche qui le soutenait jusque-là – elle provoque la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau – et le début de la promiscuité actuelle avec l’extrême droite.
Le par Darmanin [por Gérald Darmanin, anterior ministro del Interior] Il a en effet été approuvé avec le soutien de la droite et du Regroupement national (RN) et a déclenché l’une des plus grandes crises dans les rangs du président depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Ensuite, plusieurs députés éminents du bloc présidentiel ont voté contre. de la version finale de la norme parce qu’elle était jugée trop à droite et plusieurs ministres ont menacé de démissionner.
La Cour constitutionnelle française a annulé 35 articles, notamment les mesures les plus discriminatoires de la loi controversée sur l’immigration adoptée en décembre. Entre autres articles, le soi-disant sage Ils ont déclaré des restrictions à l’accès aux prestations sociales pour les étrangers contraires à la loi fondamentale, puisque ces interdictions pouvaient être comprises comme une forme de « préférence nationale », un slogan historique de l’extrême droite. L’article annulé, qui pourrait désormais être repris dans d’autres termes, exigeait que les étrangers travaillent en France depuis deux ans et demi, ou cinq ans s’ils ne travaillent pas, pour pouvoir accéder à certaines aides sociales.
Aux mains de Le Pen
Mais la restriction des droits contenue dans cette loi ne plaît plus même à l’aile la plus conservatrice de ce gouvernement et, surtout, au Regroupement national de Marine Le Pen, dont dépend en grande partie la continuité de l’Exécutif. Il s’agira de reconsidérer les articles précédemment rejetés par le Conseil constitutionnel pour aligner davantage la norme existante sur les propositions de la droite.
Le nouveau projet de loi, a annoncé Bregeon, comprendra des mesures visant à prolonger la période de détention des immigrants irrégulière de 90 jours à 210 jours. “Nous n’excluons pas d’autres dispositions”, a-t-il ajouté. « Nous devons nous adapter à l’évolution des défis sécuritaires. »
Lundi dernier, lorsque la nouvelle est tombée, plusieurs médias français affirmaient que le ministre de la Justice avait menacé de démissionner si ce projet se réalisait. Mais le problème de fond est que la France n’a jamais réussi à répondre par ses lois à une préoccupation qui l’accompagne depuis le début de la Ve République. En effet, le pays a réformé les textes traitant du phénomène migratoire 118 fois depuis 1945. Et il a voté une nouvelle loi tous les deux ans.
Conscient que l’immigration sera un cheval de bataille majeur dans les mois à venir, Barnier nomme Bruno Retailleau ministre de l’Intérieur dès son arrivée. Un profil d’ordre strict qui, dès son entrée en fonction, annonce sévérité et renforcement des contrôles aux frontières françaises. Les critiques de ses positions, qui heurtent souvent celles du ministre de la Justice, seul profil de gauche au sein de l’Exécutif, ont également été rejetées par le porte-parole. “Bruno Retailleau, dont la mission est de garantir la sécurité des Français, n’aura pas à s’excuser d’avoir des idées.” Bregeon a déclaré qu’« il ne devrait y avoir aucun tabou » lorsqu’il s’agit de protéger le public.
Il n’existe pas de données claires sur le durcissement évident que subira la loi. Mais le gouvernement entend également restreindre les règles de régularisation, limitant l’éligibilité des immigrants sans papiers au droit de séjour, notamment dans les affaires familiales. Et probablement aussi les services sociaux et de santé auxquels ils auront accès. Les soins de santé offerts aux immigrés sans papiers avaient déjà été réduits.
Jusqu’en 1993 en effet, tous les étrangers avaient accès à la même couverture santé que les Français, quel que soit leur statut : Sécurité sociale s’ils étaient affiliés, ou assistance médicale pour les plus précaires. En 2020, le gouvernement d’Édouard Philippe a restreint la couverture santé des personnes en situation irrégulière, à la fois « pour décourager les étrangers qui viendraient en France bénéficier du système de santé avantageux que constituerait l’AME », et pour décourager « tourisme médical ». Le par Darmanin Il envisage d’aller plus loin en subordonnant la nouvelle « aide médicale d’urgence » au paiement d’une redevance annuelle. Cette modification a été censurée par le Conseil constitutionnel, et le Gouvernement avait promis de l’approuver par voie réglementaire.
Malgré la majorité parlementaire, le porte-parole de l’Exécutif a déclaré que le gouvernement ne chercherait pas activement le soutien du Rassemblement national de Marine Le Pen, dont la position dure sur l’immigration n’est pas négociable. Au lieu de cela, il a assuré que l’Exécutif s’engagerait avec tous les groupes parlementaires pour parvenir à un large consensus sur le nouveau projet de loi. Chose impossible si ce spectre inclut le Nouveau Front Populaire, l’alliance des partis de gauche qui a remporté les élections et qui s’oppose frontalement à ce type de mesures.
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