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La genèse de l’Apple Vision Pro: La vision de Tim Cook du futur de l’informatique et du divertissement

by Nouvelles
La genèse de l’Apple Vision Pro: La vision de Tim Cook du futur de l’informatique et du divertissement

La première fois que Tim Cook a testé le casque Apple Vision Pro, il ne s’appelait pas encore l’Apple Vision Pro. C’était il y a longtemps, il y a six, sept, voire huit ans. L’entreprise n’avait pas encore bâti l’Apple Park, cette incroyable structure circulaire habillée de plusieurs kilomètres de verre incurvé où nous nous trouvons actuellement, assis à une table en chêne blanchi. La pluie s’est invitée mais les nuages ont fini par se dissiper au-dessus des pins et des vergers d’agrumes et d’érables. Dans ce cadre enchanteur, Tim Cook me raconte sa première rencontre avec l’ordinateur spatial, avec son accent typique de Robertsdale en Alabama.

Il est au Mariani 1, un bâtiment aux fenêtres opaques d’à peine quelques étages, situé à la périphérie de l’ancien campus Infinite Loop. Ce qu’il se passe dans cet immeuble est confidentiel, à tel point qu’il est considéré comme l’une des installations « black ops » d’Apple. La quasi-totalité des milliers d’employés qui travaillent chez Apple n’en ont jamais passé le seuil. Il faut franchir plusieurs portes, qui se ferment derrière et devant vous. Tim Cook, le PDG de la marque à la pomme, a le sésame. Il passe par les pièces où ont été imaginés des iPhones pliables, des MacBooks à clavier rétractable ou des téléviseurs transparents. Ces appareils, qui ne quitteront jamais ce bâtiment, sont stockés dans des valises Pelicase cadenassées, à l’intérieur d’armoires fermées à clé.

Ce bâtiment appartient au folklore d’Apple. C’est entre ses murs que l’iPod et l’iPhone ont été inventés. Et c’est dans ce même bâtiment que Tim Cook rejoint l’équipe de conception industrielle qui travaille sur cet objet dont pratiquement personne ne connaît l’existence. Mike Rockwell, vice-président du groupe Vision Products d’Apple, est présent. « Le dispositif était monstrueux », me confie le PDG. On lui demande de s’asseoir et on pose le casque colossal sur son visage. Il est plutôt grossier, une sorte de boîte géante couverte d’une demi-douzaine d’écrans superposés et des caméras qui dépassent comme des moustaches. « À cette époque, il était encore importable », poursuit-il. D’imposants ventilateurs ronronnent des deux côtés de son visage, installant un bourdonnement régulier. L’appareil est relié par des fils, qui sinuent sur le sol jusqu’à un super ordinateur situé dans une autre pièce. On appuie sur des boutons, des lumières s’allument, les processeurs graphiques s’enclenchent à des milliards de cycles par seconde et… Tim Cook est propulsé sur la Lune !

Il est bel et bien assis sur la Lune. Aux côtés de Buzz Aldrin et Neil Armstrong d’Apollo 11, il admire la poussière lunaire étrangement luminescente sous un ciel noir, parsemé d’étoiles. C’est magnifique. De loin, il aperçoit la Terre, ce gros point bleu. Là où toute cette magie opère.

Mais Tim Cook n’est pas seulement sur la Lune. Il n’a pas quitté la pièce secrète au sein du bâtiment secret. Il peut voir Mike Rockwell et d’autres employés d’Apple présents, ainsi que ses propres mains. Il percute, d’un coup d’un seul, le message que semble lui faire passer l’univers. Il comprend que l’avenir de l’informatique, du divertissement, des applications et des souvenirs est intrinsèquement lié au gros appareil posé sur sa figure. Il comprend que c’est à Apple d’en faire son prochain produit phare.

Ce que Tim Cook ignore encore, c’est comment ses ingénieurs allaient manier cette chose qui nécessite un superordinateur dans une autre pièce, des ventilateurs et plusieurs écrans, pour la réduire à une paire de lunettes légère comme une plume. « On finirait par y arriver, j’en étais convaincu depuis des années », explique-t-il. « Je ne savais pas quand, mais je savais qu’on y parviendrait. »

Le moment est enfin venu. Le premier Vision Pro, glissé dans un cube blanc immaculé de la taille d’une boîte à chaussures, disponible en magasins depuis vendredi 2 février 2024. Des dizaines de milliers d’adeptes d’Apple l’ont déjà précommandé. Moins d’une semaine plus tard, plus de 200 000 exemplaires ont été vendus. Bien sûr, cette clientèle est facile à atteindre. Tim Cook et son armée de cadres le savent, l’entreprise devra encore convaincre le reste de la population de dépenser 3 500 dollars dans un ordinateur spatial qui impactera tous les aspects de leur vie. Un casque qui vous donne l’impression « de dévaler les pistes de la Matrice », comme lui a soufflé un ami, et qui ne vous permet pas d’accéder aux applications les plus en vogue comme Netflix et YouTube – du moins pas encore. Les gens se presseront pour essayer l’Apple Vision Pro, Tim Cook ne se fait aucun doute là-dessus, mais l’acheter sera peut-être une autre histoire. Heureusement pour Apple, tous ceux qui ont eu l’occasion de le visser sur leur tête avant le lancement officiel ne tarissent pas d’éloges.
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