2024-12-30 06:37:00
AGI – Ce n’est pas un hasard si, un peu comme Camden Town à Londres, les circuits touristiques à Rome, outre les arrêts obligatoires à la fontaine de Trevi ou à San Pietro, incluent depuis quelque temps Corviale, Pigneto et évidemment Garbatella. Car une autre Rome, riche d’idées historiques, architecturales et sociales, aussi fascinante que souvent problématique, existe autour de celle que nous connaissons tous. Stefano Caviglia, journaliste et historien, il le raconte dans son ‘Rome, belle en banlieue‘ (Intra Moenia editore) vient d’arriver dans les librairies et les magasins numériques.
Son voyage commence en 1870, quand, après la brèche de Porta Pia, la ville peuplée de seulement 220 mille habitants avec le nouveau rôle de capitale de l’Italie a vu une croissance impétueuse et incommensurable de son périmètre habité et la naissance de nouvelles colonies : à partir de Testaccio (conçu comme un quartier censé accueillir des usines et des ouvriers protagonistes de ce qui s’est avéré être une industrialisation ratée) et de Saint-Laurent: aujourd’hui plus que centrales, hier de pures banlieues destinées à accueillir de nouveaux immigrants, souvent d’anciens ouvriers agricoles qui n’avaient certainement pas les moyens de s’offrir une maison au centre de Rome.
Mais il y a périphérie et périphérie : à côté de celui de la fin du XIXe siècle, Caviglia accompagne les lecteurs jusqu’à ceux nés au début des années vingt comme Garbatella et le Mont Sacro et parmi les villages créés par le fascisme entre les années 1930 et 1940, de Prenestino à Trullo, de Primavalle à Tufello jusqu’à Tor Marancio en passant par le Quarticciolo. Le fil conducteur qui relie de nombreuses réalités différentes est, comme l’explique Caviglia, la mémoire collective : « En marchant dans leurs rues, on a le sentiment d’être dans de nombreuses petites villes, chacune avec son propre génie loci qui, d’une certaine manière, s’identifie fièrement à Rome et, pour d’autres, , avec la même fierté, il se démarque – précise-t-il – d’être de Primavalle, Quadraro ou Garbatella, Corviale et plus encore que San Lorenzo ou Testaccio, il ne s’agit pas d’une simple indication de provenance topographique mais d’une forme d’identification sociale qui, jusqu’à il y a quelque temps, frôlait facilement la politique”.
Caviglia prend le lecteur par la main et l’entraîne dans l’histoire et la vie contemporaine des banlieues, souvent source d’inspiration cinématographique.
Ce n’est pas un hasard si nous partons de Testaccio, le quartier Giallorossi (il y a aussi une peinture murale dédiée à Mourinho) avec la copropriété de la Piazza Bodoni lieu du culte de Paola Cortellesi « Il y a encore demain », mais également célébrée par Elsa Morante dans son « La Storia ». Si Testaccio souligne comment sa vocation culinaire est née avec l’abattoir inauguré en 1891 (« les abats, c’est-à-dire les parties rejetées, nourrissaient de nombreux pauvres diables »), dans le chapitre consacré à Garbatella Caviglia nous apprend que le nom officiel du quartier populaire villas destinées à la classe ouvrière, agrémentées de petits balcons, de niches, d’arcades et entourées de verdure, se trouvait Borgata Giardino Concordia (en hommage à sa mission de antidote aux tensions sociales qui ont touché Rome et l’Italie dans l’après-guerre).
Mais il a été supplanté par Garbatella, hommage à la belle propriétaire dont le nom était Garbata ou à sa fille : la mère (ou la fille) est représentée dans le bas-relief qui se détache sur la Piazza Bonomelli, au-dessus de l’inscription « Garbatella ». Entre anecdotes, reconstitutions historiques, sociales et politiques et photos suggestives, Caviglia explore le Pigneto conçu par l’architecte Carlo Pincherle, père d’Alberto Moravia, destiné aux cheminots et aujourd’hui protagoniste de la vie nocturne.
Et donc le Quarticciolo (avec son légendaire « Gobbo ») le dernier village que le régime fasciste a livré à des familles défavorisées en 1942, la Corviale Serpentone, “également appelée Stecca, Mostro, Bronx ou Lying Kilometer”, protagoniste du débat socio-architectural mais aussi des légendes urbaines : de celle qui lui reproche la disparition du Ponente romain à celle qui dit que son principal designer, l’architecte Mario Fiorentino s’est suicidé après avoir vu sa création, alors que l’on sait qu’il est mort d’une crise cardiaque. Cela se termine avec Laurentino 38 et avec le rêve brisé de son espace vert semblable à Central Park et avec Tor Bella Monaca “Torbella”, une ville de 30 mille âmes construite entre 1982 et 1984 avec des attentes sociales qui ont été brisées de manière sensationnelle et qui encore aujourd’hui malgré Malgré les efforts de nombreux habitants, ils peinent à se concrétiser. Nous aimerions un « Jeeg Robot » comme celui cinématographique joué par Claudio Santamaria dans le célèbre film de Gabriele Mainetti qui se déroule à Torbella.
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