Home » Divertissement » La «grandeur française», c’était ça

La «grandeur française», c’était ça

by Nouvelles

2024-07-27 22:51:26

La grandeur c’était ça Paris aspirait à devenir la capitale du monde et y est parvenu en transformant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en un spectacle télévisé de cinq heures rempli d’allégories historiques et de symboles d’identité. La Seine est devenue le kilomètre zéro de la culture, avec les excès de la fierté française. Le directeur artistique Thomas Jolly a élargi les horizons en évitant la chorégraphie robotique traditionnelle confinée dans un stade, dépassée à ces hauteurs par les spectacles annuels du Superbowl. Il fait de Paris le terrain de jeu en proposant la ville comme un espace de Fair-play pour tout le monde, dans une parade tantrique, peut-être trop et c’est tout. Les délégations réparties dans un catalogue de bateaux mouches ils ont transformé le spectateur en un autre touriste. Pendant ce temps, un récit parallèle de personnages, d’iconographie et d’événements majeurs se déclenchait alors qu’un mystérieux individu portait le flambeau à travers les toits. Parkour. Les commentateurs de la télévision française, malgré la joie du moment, ont toujours maintenu un joyau contenu, sans excès ni cafards. Il est évident que la cérémonie était un répertoire de clichés, mais aussi que Jolly a su expliquer les circonstances du pays au-delà du cliché, en plongeant dans les conflits générationnels, linguistiques et sociaux. Il a élargi les principes de liberté, d’égalité et de fraternité en considérant la diversité, l’esprit sportif, la solidarité et tant d’autres valeurs qui caractérisent désormais une société beaucoup plus complexe. Il a su passer sans crainte du plus ancien au plus moderne. Les Jeux Olympiques étaient un bon prétexte pour retrouver l’esprit révolutionnaire du XVIIIe siècle. Un bon moment pour revendiquer et transgresser. Également dans la mise en scène et la manière de le montrer au monde. Un déplacement constant avec des dizaines de caméras au milieu du fleuve.

Inscrivez-vous à la newsletter des séries
Toutes les premières et autres joyaux


Inscrivez-vous

Lady Gaga a rendu hommage au cabaret et au Music-hall (malgré le rôle malheureux des danseurs de cancan du Moulin Rouge). La combinaison d’Aya Nakamura et de la Garde Républicaine, avec la fanfare de l’armée française sortant de l’Institut français n’était pas seulement un spectacle musical mais pour parler de l’évolution de la langue. La Marseillaise avec la soprano habillée en Marianne, le pont de Debilly s’est transformé en un grand banquet pour revendiquer la mode et la gastronomie. Spectaculaire la Conciergerie, ancienne prison rattachée au palais royal, pour faire référence à la Révolution française, au rythme du heavy metal et d’un bel éclat de sang, avec Marie Antoinette chantant la tête dans la main. Les misérables, Carmen de Bizet, Jules Verne, le Petit Prince, Gioconda, le daft punk, les grandes figures féminines de l’histoire, les rats, les croissants, le rap, les battles, l’amour et la lumière. Même les personnages des tableaux du Louvre voulaient se précipiter aux balcons pour assister au défilé. La montgolfière n’est certes pas la plus jolie montgolfière, mais elle m’a rappelé le premier décollage à Paris. Le succès émotionnel a été obtenu par Céline Dion non seulement en se souvenant d’Édith Piaf mais en réapparaissant artistiquement malgré sa maladie. Le cheval d’argent galopant dans l’eau était poétique et transcendera en tant qu’image. Dans les parlements officiels, il était inapproprié que les représentants du Comité olympique tiennent le parapluie un après-midi où tout le monde était mouillé. L’hommage à Filippo Grandi a coupé le fil de l’émotion. L’orgasme final est venu avec l’éjaculation lumineuse de la Tour Eiffel, dans une avalanche de rayons dans toutes les directions.

La pluie, seule chose incontrôlable, a terni la fête, mais l’a aussi parfois rendue plus épique. À l’ère où tout peut être numérique et artificiel, le plus beau de ce grand spectacle est que tout était réel.

Mònica Planas Callol est journaliste et critique de télévision





#grandeur #française #cétait #ça
1722112757

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.