La grippe aviaire H5N1 se propage chez les chats et autres mammifères : une menace croissante pour les humains

La grippe aviaire H5N1 se propage chez les chats et autres mammifères : une menace croissante pour les humains

34 en Pologne, 38 en Corée du Sud, 6 aux États-Unis… Semaine après semaine, la liste des chats infectés par le virus de grippe aviaire H5N1 aux quatre coins du globe — et le plus souvent morts — s’allonge. Une première boule de poils malade avait été identifiée fin décembre en France, avant d’être euthanasiée.

Plus globalement, des centaines de mammifères (renards, ratons laveurs, lions de mer, etc.) ont été testés positifs ces dernières semaines, faisant craindre à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « que le virus ne s’adapte pour infecter les humains plus facilement ». « C’est assez inquiétant ! », lâche Yannick Simonin, maître de conférences en virologie à l’université de Montpellier.

Des chats infectés nous « parlent » davantage, car ce sont des animaux de compagnie avec lesquels les hommes sont habitués à vivre au quotidien. Ils sont aussi « particulièrement exposés, car ils se déplacent beaucoup au sein de leur territoire et ce sont des animaux carnivores qui sont souvent en contact avec des oiseaux morts ou malades », déroule le spécialiste des virus.

Mutations dans le génome
On repère plus facilement ces animaux qui se lovent sur nos genoux s’ils sont malades. « Si un renard est retrouvé mort dans une forêt, ça n’émeut pas grand monde », illustre Charlotte Dunoyer, directrice scientifique de l’axe transversal santé et bien-être des animaux à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Lorsqu’un chat ou n’importe quel mammifère est contaminé, « le virus, en se répliquant, peut muter », indique la spécialiste. À force d’accumuler des mutations dans son génome, il peut ensuite acquérir de nouvelles caractéristiques, et notamment celle d’être transmissible entre hommes. « L’adaptation du virus à l’humain suppose que plusieurs mutations d’adaptation soient acquises ou que le virus acquière des gènes permettant une meilleure réplication chez les mammifères, dont l’homme. Et plus le virus a d’occasions d’infecter des mammifères, plus il s’adapte à ces espèces », décrit Charlotte Dunoyer.

Pour le moment, les rares humains ayant contracté la grippe H5N1 vivaient en contact avec des oiseaux d’élevage ou sauvages. « Le virus ne semble pas pouvoir se transmettre d’une personne à l’autre, mais la vigilance est de mise pour identifier toute évolution susceptible de changer cela », avertit Sylvie Briand, directrice du département préparation et prévention des épidémies et des pandémies à l’OMS.

Une « source commune » en Pologne ?
Découvrir d’éventuelles contaminations entre humains serait le scénario du pire. Mais « la situation aura déjà franchi un cap d’alerte si des transmissions actives entre mammifères sont clairement identifiées », estime Yannick Simonin.

Les 36 chats en Pologne par exemple, ont été identifiés dans des régions différentes. Mais aucun lien direct entre eux n’a été établi, et l’analyse de leur génome permet de « supposer une source d’infection commune, par exemple plusieurs animaux contaminés pouvant appartenir à une même espèce ou un même groupe d’espèces », indique Charlotte Dunoyer. L’une des hypothèses est qu’ils ont mangé de la chair d’un oiseau « grippé ». La bonne nouvelle, c’est qu’aucun humain en contact avec l’un de ces félins n’a présenté de symptômes.

L’OMS appelle désormais à « renforcer la surveillance », en guettant en particulier tout mammifère présentant un syndrome grippal. Nous ne sommes pas démunis pour autant, loin de là. L’une des « armes » à notre disposition pour freiner l’épidémie chez les oiseaux est de les vacciner. En France, une campagne d’injections dans les élevages de canards doit débuter en octobre. Une chose est sûre, conclut Yannick Simonin, « on n’a pas fini d’entendre parler de H5N1 ».
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2023-07-29 13:00:00

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