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La guerre d’Israël censurée, quotidien Junge Welt, 5 janvier 2024

by Nouvelles
La guerre d’Israël censurée, quotidien Junge Welt, 5 janvier 2024

2024-01-05 02:00:00

Les étudiants de l’université d’élite Harvard ne s’y tromperont pas et appellent à la fin de la guerre et de l’occupation en Palestine (14 octobre 2023)

Claudine Gay a été la première présidente noire de l’université d’élite américaine de Harvard depuis moins de six mois : elle a annoncé mardi sa démission après une campagne de plusieurs mois menée par les républicains et le lobby israélien. Non pas à cause d’« allégations d’antisémitisme », comme les médias l’ont simpliste à l’extrême, mais à cause de quelque chose de beaucoup plus complexe et spécifique aux États-Unis, qui pourrait être décrit comme un manquement aux devoirs de surveillance.

Même ses adversaires n’ont pas accusé Gay de commentaires antisémites. Il en va de même pour les présidentes de l’Université de Pennsylvanie (« Penn ») et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Elizabeth Magill et Sally Kornbluth, qui ont été attaquées en même temps qu’elle. Les trois femmes qui ont été interrogées pendant cinq heures devant la commission de l’éducation de la Chambre des représentants le 5 décembre sont en réalité accusées de ne pas avoir pris de mesures disciplinaires suffisamment sévères pour lutter contre les activités antisémites dans les universités qu’elles dirigeaient. Magill avait déjà cédé aux pressions le 10 décembre et avait démissionné. Cinq jours plus tard, la Chambre des représentants, dirigée par les Républicains, a adopté une résolution par 303 voix contre 126 appelant Gay et Kornbluth, qui est juif, à démissionner.

Leurs opposants affirment que les trois femmes ont répondu de manière évasive à la question de savoir si les appels au génocide contre les Juifs violaient les règles de leurs universités en disant : « Cela dépend du contexte ». Il s’agit cependant là d’une grossière déformation des faits. En réalité, la députée républicaine Elise Stefanik, qui était la principale plaignante, avait déclaré que le slogan « Du fleuve à la mer… » et même le mot « Intifada » étaient des appels au génocide. Elle a ensuite demandé à Gay, Magill et Kornbluth de répondre par oui ou par non à la question de savoir s’ils pensaient que de telles déclarations étaient couvertes par le droit à la liberté d’expression. Les personnes interrogées ont ensuite souligné le contexte, même si les trois présidents d’université ont non seulement fermement condamné le Hamas, mais se sont également distanciés des slogans.

Contrairement à Magill, qui a connu dès le début des difficultés au sein des comités Penn, Gay a trouvé un large soutien à l’Université Harvard, située dans la région de Boston. Afin de la renverser, cinq jours après l’interrogatoire devant la commission de l’éducation de la Chambre des représentants, une accusation factuellement faible a été portée selon laquelle Gay s’était rendue coupable de plagiat dans certains de ses articles scientifiques. De plus, les principaux donateurs de l’université, dont un donateur individuel doté de 100 millions de dollars, ont annoncé le retrait de leur soutien financier. Dans un article que le New York Times Publié mercredi, le président noir démissionnaire de Harvard a averti que les tactiques utilisées contre elle n’étaient “qu’une simple escarmouche dans une guerre plus large” visant à “détruire la confiance du public dans les piliers de la société américaine”.

La situation dans la plupart des pays occidentaux est similaire. En revanche, de nombreux scientifiques d’universités françaises ont publié le 20 décembre une déclaration commune intitulée “Disqualifier n’est pas penser : pour la libre expression des désaccords”. La cause immédiate a été les accusations houleuses d’antisémitisme contre Didier Fassin. L’anthropologue, professeur au Collège de France, a publié le 1er novembre un article dans lequel il mettait en garde contre le risque de génocide dans la bande de Gaza. Dans ce contexte, Fassin a comparé l’approche israélienne à la répression du soulèvement Herero dans la colonie du Sud-Ouest africain allemand – l’actuelle Namibie – en 1904.

« La violence des réactions que le texte a suscitées » met en évidence « un double tabou », affirme le communiqué français. Il s’agit d’une part de l’interdiction de toute comparaison et, d’autre part, du tabou de l’utilisation du terme génocide en relation avec Israël. Ceci repose sur l’hypothèse selon laquelle l’idée selon laquelle les Juifs israéliens pourraient commettre un génocide est « absolument impossible, impensable et insupportable ». La campagne contre Fassin est “la continuation d’un processus de mise sous surveillance et censure de la recherche dans le domaine des sciences sociales” en cours depuis 2015. Cette datation fait référence aux attentats terroristes perpétrés par des fondamentalistes islamiques à Paris le 13 novembre de la même année, au cours desquels 130 personnes ont été tuées et 683 blessées, dont beaucoup grièvement.

“La rupture intellectuelle et politique que ce climat de surveillance et d’autocensure menace de créer entre les pays occidentaux et une grande partie du reste du monde, et pas seulement du monde arabe et musulman, en raison de l’indifférence manifestée à l’égard du massacre de masse à Gaza, grandit chaque jour qui passe, l’espoir d’une reconstruction (d’un monde post-conflit) et d’une paix mondiale plus précaire”, conclut le communiqué de la France. Les intellectuels doivent jouer leur rôle dans cet avenir et ne doivent pas se laisser réduire au silence.



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