La hausse de la pauvreté mondiale due à la dette : Appel à une pause des remboursements pour éviter une crise humanitaire

La hausse de la pauvreté mondiale due à la dette : Appel à une pause des remboursements pour éviter une crise humanitaire

En raison de l’impact cumulé de ces chocs, les projections du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) indiquent que d’ici la fin de 2023, 75 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour) et que 90 millions de personnes supplémentaires vivront sous le seuil de pauvreté de 3,65 dollars par jour.

“Dans les pays qui ont pu investir dans des mesures de protection au cours des trois dernières années, un certain nombre de personnes ont été préservées de la pauvreté”, a déclaré le directeur du PNUD, Achim Steiner, dans un communiqué.

Cependant, “dans les pays fortement endettés, il existe une corrélation entre un niveau élevé de dette, des dépenses sociales insuffisantes et une augmentation alarmante du taux de pauvreté”, a-t-il souligné.

Le PNUD demande donc un “moratoire” sur le remboursement de la dette dans ces pays, qui sont contraints de choisir entre s’acquitter de leur dette et aider leur population.

Selon un autre rapport des Nations unies publié mercredi, près de la moitié de l’humanité, soit environ 3,3 milliards de personnes, vit dans des pays qui consacrent davantage de ressources au paiement des intérêts de la dette qu’à l’éducation ou à la santé.

De plus, les pays en développement, malgré un niveau d’endettement moins élevé mais en augmentation rapide, paient des intérêts plus élevés.

Dans ce contexte, le PNUD appelle à une “pause” afin de réorienter le remboursement de la dette vers le financement de mesures sociales visant à atténuer les effets des chocs économiques, estimant que cette solution n’est pas hors de portée pour le système multilatéral.

Selon les calculs du rapport, il en coûterait environ 14 milliards de dollars par an pour sortir ces 165 millions de nouveaux pauvres de la pauvreté, soit environ 0,009% du PIB mondial en 2022 et moins de 4% du service de la dette des pays en développement.

Si l’on ajoute les pertes de revenus des personnes déjà sous le seuil de pauvreté avant les récents chocs, le coût d’atténuation atteindrait 107 milliards de dollars (0,065% du PIB, soit environ un quart du service de la dette).

“Il y a un coût humain à ne rien faire concernant la restructuration de la dette souveraine des pays en développement”, a insisté Achim Steiner. “Nous avons besoin de nouveaux mécanismes pour anticiper et absorber les chocs et pour que l’architecture financière fonctionne pour les plus vulnérables”.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui appelle constamment à une réforme des institutions financières internationales, a une fois de plus dénoncé cette semaine un système “obsolète, qui reflète les dynamiques coloniales de l’époque où il a été créé”.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.