La hausse des prix des voitures d’occasion crée une difficulté pour les acheteurs à faible revenu

La hausse des prix des voitures d’occasion crée une difficulté pour les acheteurs à faible revenu

Une mère célibataire, qui souhaite rester anonyme, cherche depuis un an à acheter une voiture d’occasion. Elle commence à penser qu’elle n’a plus les moyens d’en acheter une. • À lire aussi: Inflation à l’épicerie: la margarine bientôt plus chère que le beurre • À lire aussi: Comment payer jusqu’à 6 fois moins cher pour vos produits d’entretien et d’hygiène chez Dollarama “Les petites voitures économiques se vendent pratiquement plus cher que leur prix lors de leur vente neuve”, déclare celle qui a visité plusieurs concessionnaires à Québec et au-delà. Elle continue de conduire sa voiture de 2009 qui a 250 000 km au compteur et se demande si elle peut vivre sans voiture malgré son bon emploi. L’idée de dépenser une fortune pour une voiture d’occasion, qui coûtera cher en entretien, l’empêche de l’acheter. Dans la cour d’un vendeur de voitures d’occasion à Sainte-Brigitte-de-Laval, on pouvait trouver cette semaine une petite Toyota Yaris 2018 avec 52 600 km au compteur au prix de 19 679 $, hors taxes et autres frais. Il y a cinq ans, la même voiture neuve se vendait entre 17 000 $ et 22 000 $. Mais à l’époque, il y avait parfois un taux d’intérêt de 0%, alors qu’aujourd’hui, il faut payer un taux de 9,9% pour l’acheter à crédit. “J’ai payé cette Yaris le même prix que celui auquel j’ai vendu une identique il y a deux ans. Quelqu’un qui a acheté un véhicule il y a trois ans le vendra au prix auquel il l’a acheté”, constate Carl Tremblay, propriétaire d’Occasion Ville de Québec. Une petite Yaris 2018 avec 52 600 km au compteur se vend 19 679 $. Photo Valérie Lesage “L’augmentation des prix des véhicules neufs a finalement créé une pénurie de véhicules d’occasion, ce qui fait également augmenter les prix. Cela devient très difficile, en particulier pour les premiers acheteurs”, souligne l’homme d’affaires. “Et le gros problème, c’est que le premier véhicule des jeunes, au lieu de coûter 3000 $, coûte 8000 $. L’augmentation des prix est comme ça depuis un an et demi. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les plus vulnérables”, observe-t-il avec découragement. Disparition des modèles abordables Dans le marché des voitures neuves, la catégorie des voitures abordables tend à disparaître en Amérique du Nord. Fin 2017, il y avait 36 modèles de moins de 25 000 $ US sur le marché américain, selon Cox Automotive. L’année dernière, il n’en restait plus que 10. La part des ventes de voitures abordables a chuté de 78% en cinq ans, tandis que les ventes de modèles de luxe (60 000 $ US et plus) ont augmenté de 163%. C’est pourquoi les moins fortunés se tournent vers les voitures d’occasion. Celles de moins de 10 000 $ se font rares, selon Carl Tremblay, et elles ont au moins 10 ans, elles ne sont donc pas éligibles au financement. Malgré cela, elles s’arrachent. “En ce moment, j’ai une Kia Rio 2013 à 11 000 $ avec 140 000 km au compteur, et j’ai quatre clients qui la veulent. Avec les taxes, il faut payer comptant 12 623 $, c’est vraiment beaucoup d’argent”, raconte l’entrepreneur, qui ne se réjouit pas de cette situation. Il affirme ne pas réaliser plus de bénéfices parce que les prix ont augmenté considérablement: lui aussi doit payer plus cher pour les véhicules qu’il revend. Et tout le monde sait qu’en fin de compte, leur valeur marchande dépasse leur valeur réelle aujourd’hui. Prix moyen des véhicules neufs au Canada en 2019 : 35 000 $ en 2023 : 46 000 $ Prix moyen des voitures d’occasion au Canada (Source : JD Power) Paiement mensuel moyen pour les véhicules neufs en 2023 : 749 $ pour une durée moyenne de sept ans (Source : DealerTrack Canada, Equifax) Paiement mensuel moyen pour les voitures d’occasion en 2023 : 625 $ par mois pour une durée moyenne de six ans “Et jusqu’où ça ira !” Les voitures électriques, qui sont plus chères de 10 000 $ à 15 000 $, contribuent à faire augmenter les prix dans le secteur automobile. Geneviève Savard voulait acheter un VUS électrique 4X4 car elle doit régulièrement traverser le parc des Laurentides, de Stoneham à Saguenay, pour enseigner. Elle pensait que cela pouvait être économique, compte tenu du kilométrage qu’elle parcourt et du prix élevé de l’essence. Réservée en décembre 2021, la Volkswagen ID4 qu’elle voulait lui aurait coûté 760 $ par mois pendant sept ans, soit le prix moyen payé par les consommateurs canadiens en 2023. “Mais quand il a finalement été prêt et que j’aurais pu passer commande, pour maintenir les mêmes mensualités, il aurait fallu payer pendant huit ans. J’ai décidé de laisser tomber”, raconte-t-elle, un peu choquée de constater que le constructeur avait rendu optionnel l’équipement permettant une plus grande autonomie du véhicule, au lieu de l’inclure dans le modèle de base. Un autre élément qui a fait augmenter le coût de cet achat : les taux d’intérêt d’environ 9 %. “Ça n’a aucun sens ! On peut aimer les voitures, mais il y a des limites !”, dit-elle. Mme Savard a décidé de garder sa voiture de quatre ans et 110 000 km au lieu d’en acheter une autre. Même pour obtenir un modèle similaire neuf au sien, en tenant compte du montant élevé de la reprise de son véhicule actuel par le concessionnaire, elle aurait dû payer 150 $ de plus par mois. “Je vais l’utiliser jusqu’à la fin, ma voiture. Je n’ai jamais fait ça auparavant, mais il faut utiliser son argent intelligemment”, estime-t-elle. Avez-vous des informations à partager sur cette histoire ? Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
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