“La honte doit changer de camp”

2024-09-14 15:30:15

Descendez dans la rue pour apporter un soutien visible aux victimes de violences sexuelles contre les femmes. C’est l’appel des militantes et associations féministes françaises qui ont appelé à manifester ce samedi dans tout le pays en solidarité avec Gisèle Pélicot et toutes les victimes de viol. « 91 % des viols ont lieu dans l’entourage immédiat », écrivait il y a quelques jours la militante féministe Anna Toumazoff, dans un message sur le réseau social us », a-t-il demandé, appelant à organiser « des rassemblements dans toute la France ». Dans les jours qui suivent, différents groupes féministes comme #Noustoutes et La Fondation des femmes se joignent à l’initiative et annoncent l’appel.

A Paris, des centaines de personnes ont répondu à l’appel et se sont rassemblées place de la République. « Ce qui s’est passé est un cas particulièrement sordide mais ce n’est pas quelque chose d’isolé ; nous les voyons chaque jour, chaque semaine », explique Mylène, fonctionnaire de la capitale et, selon elle, habituée des manifestations pour les droits des femmes. «Mais les autorités ne font rien. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui.”

La plupart des banderoles faisaient directement référence à l’affaire Pelicot, à la soumission chimique ou à l’accusé, notamment « Dormir n’est pas consentement » ou « 51 bons parents ». Plusieurs ont affirmé que « la honte doit changer de camp », une phrase prononcée la semaine dernière par les avocats de Gisèle Pelicot.

« En Espagne, on a beaucoup d’avantages dans ce domaine », estime Karine, qui vit en région parisienne et se rend aussi souvent dans la capitale pour soutenir des causes féministes. « Mon grand espoir, c’est la jeunesse, je vois beaucoup de jeunes filles, et quelques garçons aussi (mais pas assez). Ce sont eux qui vont tout changer.

Pour Anaïs, le cas de Gisèle Pelicot représente un tournant. En raison de son travail dans un hôpital, il est en contact avec des victimes de violences sexuelles. « En refusant que le procès soit clos, vous transmettez un message très important ; “Il est un exemple.”

Un procès historique

L’ouverture la semaine dernière du procès contre Dominique Pélicot et les hommes qu’il avait invités chez lui pour violer sa femme a servi de déclencheur aux groupes de défense des droits des femmes pour organiser diverses initiatives. L’affaire Pelicot constitue le plus grand procès lié à la soumission de produits chimiques dans l’histoire du pays. Au total, 51 hommes âgés de 30 à 74 ans siègent sur le banc.

« Face à la triste trivialité du profil des auteurs de ces violations […]nous appelons les hommes à manifester avec nous », écrivait il y a quelques jours un groupe de personnalités publiques françaises, parmi lesquelles des militants, des artistes et des journalistes, dans une tribune publiée dans Libération. « Il faut agir : dans ce cas tout ce que les associations dénoncent depuis des années se retrouve. Sept ans se sont écoulés depuis #MeToo, et plus encore depuis que les féministes ont tenté de pallier l’inaction des autorités politiques.»


Dans le même esprit, la Fondation des femmes, grand groupe qui soutient des associations spécialisées dans les droits des femmes et la lutte contre les violences de genre, appelle à l’élaboration d’une loi globale contre les violences de genre en France. « Combien de dossiers faudra-t-il pour que les victimes soient prises au sérieux ? Combien de cas seront nécessaires pour mettre fin à l’impunité ? une déclaration.

Le groupe évoque également l’affaire Pelicot et le fait qu’elle a débuté avec l’arrestation de Dominique Pelicot dans un supermarché pour avoir enregistré des vidéos sous les jupes des clients. « Il est essentiel que les victimes soient prises au sérieux. L’affaire Pelicot commence avec un enquêteur qui a décidé de prendre au sérieux une photo volée sous la jupe d’une femme. De ce téléphone portable à l’ordinateur, du site Internet au fichier ADN, cette affaire, apparemment « anodine », cachait un violeur en série, un meurtrier [Dominique Pelicot está siendo investigado por un crimen ocurrido en los años 90] et plus de 50 autres hommes avec lui.


Entre autres propositions, La Fondation des femmes insiste sur la nécessité « d’une réponse politique à la hauteur de la révolution que nous vivons ». Une révolution qui doit aborder différents domaines. « Nous demandons une loi globale pour lutter contre les violences sexuelles, qui s’attaque aux dysfonctionnements de nos institutions (les suspects doivent faire l’objet d’enquêtes systématiques, les enquêtes sur le passé sexuel des victimes doivent être interdites, les examens psychologiques doivent être encadrés, les preuves doivent être collectées et conservées. soumission chimique, compte tenu du caractère sériel des attaques, etc.).

Pour les associations féministes, seul un effort multidimensionnel fournirait le cadre et les moyens d’agir et de protéger. “Il faudrait élargir les ordonnances de protection des victimes de viol, embaucher 5 000 enquêteurs supplémentaires, financer les associations d’aide aux victimes avec 390 millions d’euros supplémentaires, subventionner l’accompagnement psychologique, former les juges des tribunaux pénaux départementaux, etc.”

Ils soulignent que seul un effort de ce type démontrerait une réelle volonté de lutter contre la culture du viol inculquée dès le plus jeune âge. « Une loi mondiale pour relever l’immense défi posé par le procès Mazan. Une loi globale contre la culture du viol. Une loi globale pour que toutes les victimes soient enfin prises au sérieux », affirment-ils.



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