La justice acquitte Iwao Hakamada après 45 ans de condamnation à mort

2024-09-26 13:15:14

Avant le acquittement du Japonais Iwao Hakamadaqui a passé près de cinquante ans dans le couloir de la mort, Boram Jang, chercheur sur l’Asie de l’Est à Amnesty International, a déclaré :

« Nous sommes très satisfaits de la décision du tribunal de exonérer Iwao Hakamada. Après avoir enduré près d’un demi-siècle d’emprisonnement injustifié et passé encore 10 ans en attente d’un nouveau procès, cette décision est une reconnaissance importante de la profonde injustice qu’Hakamada a subie pendant la majeure partie de sa vie. De plus, cela met fin au combat exemplaire pour blanchir son nom mené par sa sœur Hideko et toutes les personnes qui l’ont soutenu.

Cette journée que nous célébrons aujourd’hui et tant attendue, où justice sera rendue à Hakamada, nous rappelle également les dommages irréversibles causés par la peine de mort. Nous exhortons vivement le Japon à abolir la peine de mort pour éviter que cela ne se reproduise.

Les autorités japonaises devraient également réexaminer toutes les condamnations à mort déjà prononcées, en particulier lorsque l’on craint que la personne condamnée souffre d’un handicap mental ou intellectuel. Seule l’abolition totale de la peine capitale garantira que des erreurs de cette envergure ne se reproduiront jamais et que personne ne sera privé de la vie de manière irréversible et arbitraire. « Amnesty International continuera de lutter pour l’abolition de la peine de mort et pour des réformes garantissant l’équité et la justice pour tous. »

Informations Complémentaires

Le 26 septembre 2024, le Tribunal du district de Shizuokadans une décision très attendue, acquitté Hakamada Iwaoqui est considéré comme la personne ayant passé le plus longtemps en prison en attendant son exécution au monde.

Lors de son premier procès, Hakamada a été reconnu coupable du meurtre de son employeur et de sa famille. La peine reposait en grande partie sur des « aveux » forcés après 20 jours d’interrogatoire par la police, sur lesquels Hakamada s’est rétracté pendant le procès, affirmant que la police l’avait menacé et battu. Hakamada a été condamné à mort par le tribunal du district de Shizuoka en 1968 et a passé plus de 45 ans en attente d’exécution.

En mars 2014, le tribunal du district de Shizuoka a accordé à Hakamada un nouveau procès.qui a été libéré de prison après l’apparition de preuves ADN remettant en question la fiabilité de sa condamnation.

La décision de tenir un nouveau procès reposait également sur plus de 600 éléments de preuve révélés par l’accusation, ce qui remettait en cause la validité des preuves antérieures.

En juin 2018, la Haute Cour de Tokyo a annulé la décision du tribunal inférieur et a refusé à Hakamada un nouveau procès, après une appel du procureur. Les avocats de Hakamada ont fait appel de cette décision, ce qui a conduit la Cour suprême du Japon à annuler la décision de la Haute Cour en décembre 2020, lui demandant de réexaminer l’appel. Enfin, en mars 2023, la Haute Cour de Tokyo s’est également prononcée en faveur de la décision de la Cour suprême de rejuger Hakamada.

Le nouveau procès de Hakamada a officiellement débuté en octobre 2023. Les « aveux » forcés ont été exclus de la preuve. Depuis lors, les procureurs ont continué d’exprimer leur soutien au maintien de la déclaration de culpabilité et à la condamnation à mort de Hakamada.

Le Japon a continué de procéder à des exécutions, y compris celles de personnes faisant l’objet d’un appel, en violation des garanties internationales visant à garantir la protection des droits des personnes condamnées à mort. La dernière exécution au Japon a eu lieu le 26 juillet 2022. Au 31 décembre 2023, 107 des 115 condamnations à mort existantes avaient été confirmées, exposant les personnes concernées au risque d’exécution. Les personnes condamnées à mort ont continué d’être détenues à l’isolement et, en l’absence de garanties efficaces ou d’évaluations psychiatriques régulières, la peine capitale a continué d’être imposée à des personnes souffrant de handicaps mentaux (psychosociaux) et intellectuels, en violation du droit et des normes internationales.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort dans tous les cas sans exceptionquelles que soient la nature ou les circonstances du crime, les caractéristiques et la culpabilité ou l’innocence de l’accusé ou la méthode d’exécution utilisée par l’État.



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