La liste des 107 médicaments qui ont plus de contre-indications que d’efficacité. L’expert : “Ce sont des analyses fiables”

La liste des 107 médicaments qui ont plus de contre-indications que d’efficacité.  L’expert : “Ce sont des analyses fiables”

L’organisation médicale française Prescrire a publié son étude où il analyse des dizaines de médicaments actuellement utilisés, soulignant que beaucoup d’entre eux présentent plus de contre-indications quelle est l’efficacité dans le traitement des pathologies pour lesquelles ils sont prescrits par les médecins.

Ils ont divisé les drogues « incriminées » en quatre grandes catégories :
Médicaments dits “actifs”, mais qui présentent des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent.
Médicaments plus anciens sur le marché qui sont périmés parce qu’il existe des médicaments plus récents qui ont un rapport bénéfice/risque plus favorable.
Médicaments récents dont le rapport bénéfice/risque est moins favorable que celui des médicaments plus anciens.
Et enfin, des médicaments dont l’efficacité n’a pas été démontrée par rapport à un placebo et qui sont sujets à des effets indésirables particulièrement graves.

Et en Italie ? Ce type d’analyse a-t-il été fait? Surtout, quelle est la fiabilité de ces évaluations ? « Ce sont des analyses fiables. Le magazine fournit aux professionnels de la santé des informations claires, concises, valides et indépendantes des conflits d’intérêts », explique-t-il. Alberto Donzellispécialiste de l’hygiène et de la médecine préventive, président de la Fondation Alignement Santé et Santé (financée uniquement par les souscripteurs, sans publicité, ni subventions ni actionnaires, même pas publics, ndlr).

Docteur Donzelli, sur quels éléments se basent ces analyses ?
« Sur des critères stricts prédéfinis : priorité aux données d’efficacité, principalement issues d’études randomisées en double aveugle et comparatives ; comparaison avec les meilleurs traitements de référence, avec des conclusions claires, basées sur les critères les plus pertinents pour les patients, tels que efficacité en termes de santé (nette des effets indésirables documentés) et de qualité de vie”.

Alors que dans notre pays?
« Je ne connais pas d’analyses systématiques similaires sur les médicaments à éviter en Italie. Pas même par les pouvoirs publics, qui autorisent les médicaments sur la base de trois conditions légales : « qualité, efficacité et sécurité », nécessaires mais non suffisantes : elles doivent être intégrées à une autre condition : « et valeur ajoutée ». Autrement dit, une comparaison fondée sur des preuves serait nécessaire avec le meilleur traitement disponible, non seulement pharmacologique, sans engorger le marché avec des milliers de produits sans valeur ajoutée par rapport à des étalons-or spécifiques, ou inférieurs à ceux-ci en termes d’efficacité, de sécurité ou coût. J’ajouterai que de nombreuses institutions et autorités de santé, y compris publiques, sont influencées par l’industrie : par exemple, 86% du budget de l’Agence européenne du médicament (EMA) provient des industries impliquées dans la pharmacovigilance”.

Quels médicaments encore sur le marché faut-il éviter ?
“La liste de 107 médicaments indiqué par Prescrire c’est un bon point de départ. Quelques exemples: Olmésartan (aujourd’hui parmi les médicaments manquant en raison de problèmes de production ou de réglementation) n’est pas plus efficace que les autres sartans sur les complications cardiovasculaires de l’hypertension ; en effet, elle a été associée à une surmortalité cardiovasculaire, ainsi qu’à des entéropathies accompagnées de diarrhées chroniques sévères. Entre anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)pourtant abusé, diclofénac et étoricoxib sont associés à plus d’événements indésirables cardiovasculaires, e piroxicam plus de troubles digestifs que des alternatives tout aussi efficaces. Médicaments contre la maladie d’Alzheimer donépézil, rivastigmina, galantamine, mémantineont une efficacité minime et transitoire, et provoquent même de graves conductions digestives, cardiaques, syncopes… Et puis Antidépresseurs ISRS, certainement maltraités dans la dépression légère-moyenne, présentent de nombreux effets indésirables, dont le risque de dépendance, qui nécessite une grande prudence dans la déprescription. L’escitalopram, bien que considéré parmi les meilleurs de sa catégorie, s’est avéré tout aussi efficace mais moins sûr que la pleine conscience dans les troubles anxieux. Parmi les médicaments actuellement en pénurie, il y a aussi des marques telles que Tachipirina ou Efferalgan, beaucoup plus chères que le paracétamol identique, s’il est acheté en tant qu’équivalent générique. Cependant, ils ont des effets indésirables insoupçonnés et sont utilisés de manière abusive pour « traiter » une défense physiologique contre les microbes, comme la fièvre, ou pour une douleur légère tolérable. De plus, si le critère de ne pas autoriser les produits sans valeur ajoutée pour la santé et/ou la commodité de la collectivité était appliqué, des milliers de médicaments ne seraient pas sur le marché ».

Faut-il renforcer la pharmacovigilance ? Quelles sont ses limites actuelles ?
« La pharmacovigilance passive, avec notification spontanée des effets indésirables suspectés, permet de détecter des événements rares pouvant échapper à une pharmacovigilance active. Ce dernier a lieu sur quelques milliers de participants à des essais cliniques contrôlés randomisés (ECR) enregistrant un médicament, dans lesquels celui qui le reçoit est soumis à de fréquents examens/demandes de notification d’effets indésirables, à attribuer au traitement s’ils dépassent ce qui est détecté dans le groupe témoin. Les déclarations spontanées rapportent déjà 20 fois moins de réactions aux médicaments que les vraies, et 6 à 7 fois moins de réactions graves ».

Comment les citoyens peuvent-ils s’orienter pour prévenir le risque de prendre des médicaments qu’il vaudrait mieux éviter ?
“Vous devriez consulter des sources indépendantes d’information scientifique, comme les bulletins adhérant à l’ISDB (Société Internationale des Bulletins du Médicament, comme Prescrire aussi), puis en parler avec votre médecin”.

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