La loterie des colis mystères : entre surprises et déceptions

La loterie des colis mystères : entre surprises et déceptions

Eloïse tire la tronche. On ne gagne pas à tous les coups ! Ce mardi matin, dans la galerie de Géant Casino à Champniers, cette jeune femme a acheté pour 60€ de colis dont elle ne connaît pas le contenu. Résultat, elle se retrouve être l’heureuse propriétaire de «deux silencieux pour des pots d’échappement de voiture» et un maillot de foot floqué Kevin De Bruyne, le joueur de Manchester, assorti à des chaussettes…

Eloïse tire la tronche. On ne gagne pas à tous les coups ! Ce mardi matin, dans la galerie de Géant Casino à Champniers, cette jeune femme a acheté pour 60€ de colis dont elle ne connaît pas le contenu. Résultat, elle se retrouve être l’heureuse propriétaire de «deux silencieux pour des pots d’échappement de voiture» et un maillot de foot floqué Kevin De Bruyne, le joueur de Manchester, assorti à des chaussettes. Trop déçue, elle retente sa chance, achète un autre colis à 10€. Cette fois, c’est un plaid pour enfant. Pour ne pas trop montrer sa contrariété, elle trouve vite la destinée de ce nouvel achat : «Je le donnerai à ma fille». Depuis lundi, ils sont nombreux, comme Eloïse, à tenter leur chance à cette nouvelle loterie. Un concept qui cartonne un peu partout en France : la revente au kilo de colis perdus ou non réclamés.

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Chaque année, des milliers de tonnes de colis n’arrivent pas à leurs destinataires. Autrefois, ces colis étaient détruits. Depuis deux ans et la loi anti gaspi qui interdit la destruction, ils peuvent être revendus. Un nouveau business dans lequel se sont lancés les deux frères Nicolas et Flavien Legendre, de Saint-Palais-sur-Mer. Ils ont créé leur société Colis mystère France en Charente-Maritime, avec laquelle ils rachètent des tonnes de colis perdus à travers toute l’Europe pour les revendre ensuite au kilo aux particuliers lors de ventes flash entre 1€ les 50 grammes et 20€ le kg. Seule règle : interdiction d’ouvrir le paquet avant d’acheter. « On garde la surprise. » Les deux hommes ont installé leurs bacs lundi matin dans la galerie de Géant à Champniers, jusqu’à samedi 18h, s’il leur reste de la marchandise. Ils ont prévu 1,5 tonne. Flavien vient régulièrement réapprovisionner les bacs.

Les clients tâtent du colis, soupèsent et re-soupèsent, tournent et retournent le paquet, l’inspectent sous toutes les coutures, le secouent à l’affût d’un indice. « Ça ne marche pas toujours. » Céline, professeur de chant de 41 ans à Dirac, pensait avoir acheté un poster dans un emballage cylindrique. Raté. C’est une mini-foreuse. Que va-t-elle faire de cela ? Le revendre. « C’est comme acheter des jeux à gratter ou jouer au loto, on dépense ses sous en espérant gagner. »

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Plus on achète cher, plus on a de la chance de tomber sur une bonne affaire.

Mini-foreuse, violon et sac de luxe

Et parfois ça marche. Une chanceuse est tombée sur deux montres connectées payées 5€. Un autre est reparti avec un téléphone pour 10€. Sur la page Facebook dédiée à l’évènement, les «joueurs» affichent leurs trophées : un violon, un faux sèche-cheveux Dyson made in China, un sac de luxe Jacquemus d’une valeur de 500€, un pommeau de douche, un grattoir pour chat… Aussitôt achetés, ces objets sont souvent revendus sur internet. Comme ce bateau amorceur pour les pêcheurs acheté 40€ et qui en vaut plusieurs centaines.

Angélique Trimoulinard, intérimaire de 33 ans, a payé 20€ son colis. A l’intérieur, des chaussures en taille 43. « Et en plus, elles ne sont pas belles, je ne pourrai pas les revendre sur internet. Plus on achète cher, plus on a de la chance de tomber sur une bonne affaire » pense-t-elle. Pas forcément. Une cliente a investi 1 € dans un minuscule colis et a gagné sa journée. L’enveloppe contenait un collier de la marque de luxe Bulgari à plusieurs centaines d’euros.

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Christophe Gaillard est transporteur. Son métier est justement de livrer ce genre de colis. Il ne tentera pas sa chance. « Acheter pour acheter, ça ne m’intéresse pas. J’aurais trop peur de tomber sur un oreiller à 40€. » Dylan, couvreur de 21 ans, a touché tous les colis. Il finit par faire son choix sur celui à 20€. « Celui-là me plaît. Il est inscrit fragile. » Il l’ouvrira à la maison. Comme Nathalie qui vient d’acheter une boîte à 10€ et veut lever le mystère avec sa fille, ce soir, pour partager la surprise à deux. Aurélie Sawadogo, 38 ans, a attendu aussi d’être chez elle pour découvrir un lot d’oreillers haut de gamme avec les quatre housses. Au moins, ces colis-là ne sont pas perdus pour tout le monde.
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