Aux États-Unis, des centaines d’animaux sont touchés par la maladie du cerf zombie. Une pathologie qui, comme la vache folle, affecte le cerveau et entraîne des comportements étranges. Un risque pour l’homme ?
Après la vache folle, une nouvelle maladie au nom et aux symptômes étranges suscite l’inquiétude : la maladie du cerf zombie. Cette maladie neurologique progressive, mortelle et incurable, affecte le système nerveux des cervidés comme les cerfs, les rennes et les chevreuils. Depuis octobre 2023, une recrudescence de cas a été observée aux États-Unis (plus de 800 animaux contaminés récemment) notamment dans le parc national de Yellowstone, dans le Wyoming. Des cas ont également été rapportés au Canada, en Europe (Suède, Norvège…) et en Corée du Sud, mais pas en France. Toutefois, sa potentielle propagation à l’Homme inquiète les scientifiques et les autorités sanitaires.
“C’est quoi la maladie du cerf zombie ?”
Connue sous le nom scientifique de maladie débilitante chronique, maladie du dépérissement chronique ou d’encéphalopathie des cervidés, la maladie du cerf zombie est une maladie évolutive et mortelle qui appartient à la famille des maladies à prions (des protéines pathogènes) comme la maladie de la vache folle ou la maladie de Creutzfeldt-Jacob (la forme humaine de la maladie de la vache folle). Elle affecte le cerveau et la moelle épinière des cerfs, des rennes, des chevreuils, des wapitis et des élans d’élevage et en liberté, indiquent les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis.
“L’Homme peut-il être contaminé ?”
Pour le moment, cette maladie ne touche que les animaux. Elle se propagerait entre les animaux par contact avec des fluides corporels et des tissus contaminés ou indirectement via l’eau ou les aliments. Cependant, des recherches laissent entrevoir la possibilité d’une transmission à l’homme notamment si les humains venaient à consommer de la viande infectée. Les scientifiques de l’Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) ont réfuté cette idée en 2017. Selon eux, il n’y a aucune preuve scientifique démontrant que l’homme peut contracter la maladie du cerf zombie en consommant de la viande provenant d’animaux infectés.
“Des symptômes qui évoquent un comportement de zombie”
Comme d’autres maladies à prions, la maladie du cerf zombie peut avoir une période d’incubation de plus d’un an entraînant des lésions cérébrales. Des signes neurologiques clairs peuvent alors se développer lentement chez les animaux comme :
– Un comportement apathique (mollesse extrême, état dépressif, regard vitreux) faisant penser à des “zombies”, d’où son surnom
– Une perte de poids drastique (émaciation)
– Un manque de coordination : les animaux trébuchent et ont du mal à se déplacer
– Une soif ou miction excessives
– Des oreilles tombantes
– Une production importante de salive
– Une agressivité
“Peut-on en mourir ?”
La maladie du cerf zombie est mortelle : les animaux contaminés finissent toujours par en mourir. Actuellement, aucun traitement ni vaccin n’est disponible. L’agent pathogène est extrêmement difficile à éradiquer. Il peut persister pendant des années dans la saleté ou sur des surfaces, il résiste aux désinfectants, au formaldéhyde, aux radiations et à l’incinération à 600 °C. Seule solution pour l’éviter : la prévention. Les chasseurs sont fortement invités à faire tester le gibier chassé avant qu’il ne soit consommé pour éviter tout risque de propagation. Il leur est également recommandé de porter des gants en latex ou en caoutchouc lors de la manipulation des animaux morts et de ne pas les dépecer avec leurs ustensiles de cuisine ordinaires.
“Doit-on en avoir peur en France ?”
Jusqu’à présent, aucune transmission de la maladie du cerf zombie n’a été signalée en France.
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2024-01-10 22:00:16