La maman immigrée qui m’a fait pédiatre

Comme disait mon père, c’est ma mère qui prenait toutes les décisions importantes. Née à Cuba, c’est elle qui a décidé de fuir le communisme et d’immigrer aux États-Unis. Ce fut une décision qui a changé la trajectoire de nos vies, nous donnant des opportunités de croissance personnelle et professionnelle que nous n’aurions pas eues autrement.

Ma mère a élevé 4 garçons immigrés, dont moi. C’est grâce à son insistance, sa discipline et son intelligence que nous avons évité les ennuis (la plupart du temps) et que nous avons tous fréquenté et obtenu notre diplôme universitaire. Elle n’était pas seulement notre boussole, mais pour tant d’autres qui l’appelaient aussi maman, alors qu’elle les guidait à travers les décennies où elle a été administratrice à l’Université de Miami.

Ayant perdu ma mère récemment, cette fête des mères a un sentiment particulièrement doux-amer. Elle me manque beaucoup, même si je réfléchis à sa force, sa positivité et son humanité. Il n’est pas étonnant qu’en tant qu’Américain d’origine cubaine, je consacre ma carrière professionnelle à faire en sorte que d’autres enfants, comme moi, aient la possibilité de s’épanouir et de réussir.

Si nous nous soucions vraiment de TOUS nos enfants, nous devons également prendre soin de leurs mères. Nous devons créer des systèmes qui garantissent que toutes les mères et futures mères, quels que soient leur race, leur origine ethnique, leur niveau de revenu ou leur lieu de naissance, ont accès à des soins de santé complets et de qualité. Une mère en bonne santé signifie un enfant en bonne santé. En cette fête des mères, œuvrons à supprimer les obstacles à l’accès, y compris les préjugés institutionnels, pour toutes les femmes.

Bien que j’aimerais pouvoir profiter des haricots noirs et du riz de ma mère avec des bananes plantains dans sa cuisine pendant que nous parlons de la vie, je suis réconforté de savoir que l’esprit de ma mère continue de vivre à travers moi.

Bonne fête des mères.