La marche de Pastef à Dakar interdite : un exemple de limitation des libertés
Le samedi 8 mai 2021 devait être un jour de manifestation pour le parti d’opposition sénégalais Pastef. Mais la marche prévue à Dakar a été interdite par les autorités sénégalaises. Cette interdiction a suscité l’indignation de nombreux citoyens, qui voient en elle une atteinte aux libertés fondamentales. Cet incident met en lumière les tensions politiques et sociales qui agitent le Sénégal depuis plusieurs mois. Dans cet article, nous revenons sur les enjeux de cette marche interdite et sur les débats qu’elle a suscités.
Le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, a décidé d’interdire la marche projetée ce mercredi après-midi par le parti d’opposition “Les Patriotes Africains du Sénégal pour l’Entraide et la Fraternité” (PASTEF), selon une information de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
Dans l’arrêté d’interdiction, le préfet indique que : “La marche projetée le mercredi 15 mars 2023 de 16 heures à 19 heures sur l’itinéraire +Place de la Nation – Allées du Centenaire – Rond-point siège BCEAO+ est interdite au nom du parti politique PASTEF”. Il justifie cette décision par des “menaces réelles de troubles à l’ordre public” et par le fait que l’itinéraire choisi est “en chantier”.
La coalition de l’opposition Yewwi askan wi, dont PASTEF est membre, a appelé à des manifestations et des marches les mardi, mercredi et jeudi sur toute l’étendue du territoire national pour dénoncer “les arrestations et détentions arbitraires, l’instrumentalisation de la justice”, entre autres. Mardi, les partisans de cette coalition ont investi massivement le terrain Acapes des Parcelles Assainies, à Dakar.
Le leader de PASTEF, Ousmane Sonko, doit comparaitre jeudi devant le tribunal de Dakar dans le cadre d’un procès pour diffamation opposant le Ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Une forte présence des forces de sécurité a été remarquée non loin de son domicile à la Cité Keur Gor Gui, à Dakar.
Cette interdiction de la marche de PASTEF intervient alors que la situation politique et sociale au Sénégal est particulièrement tendue depuis plusieurs mois. Les opposants au régime en place accusent le gouvernement en place d’organiser une répression préventive en amont des élections présidentielles prévues en 2024. La mise en place du “Dialogue National” mis en place pour tenter de trouver une issue à la crise politique s’est révélée en échec, la plupart des opposants et de la société civile ayant refusé d’y participer.
