« Je prescris des chaussures de marche et un chien afin que mes patients aillent marcher », sourit Laurent Roussel, cardiologue à Chartres. « Tout est affaire d’intensité et de durée, estime Arnaud Monier, chef de service diabétologie-endocrinologie à l’hôpital Louis-Pasteur. Si le chien est jeune et actif et qu’il tire sur la laisse, c’est positif. Si l’on marche trop lentement, il n’y aura pas de bienfait remarquable. »
Le cardiologue poursuit :
« Pour toutes les pathologies cardiovasculaires, il n’y a pas de contre-indication à la pratique de la marche. L’action physique permet de faire baisser le taux de sucre dans les mitochondries dans les cellules musculaires. Cela permet un diabète moins élevé et augmente le bon cholestérol. »
Laurent Roussel (cardiologue à Chartres)
La marche à pied est prescrite, notamment, après des infarctus du myocarde et en cas d’insuffisance cardiaque. « C’est aussi bénéfique pour une prévention primaire car la pratique est simple et permet d’éviter la sédentarité à laquelle nous sommes confrontés à notre époque et qui augmente avec l’âge », précise le cardiologue.
Mais attention, il faut que le rythme soit soutenu !
La marche est également moins traumatisante pour les articulations que la course à pied. « En marchant, on déplace deux à trois fois le poids du corps sur les membres inférieurs. En courant, c’est huit à douze fois le poids du corps qui repose, notamment, sur les genoux et les chevilles », détaille le diabétologue.
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Arnaud Monier ajoute :
« Pour qu’elle ait un bienfait sur la santé, il faut que la marche soit effectuée de manière soutenue. Il est préconisé, selon l’Organisation mondiale de la santé de pratiquer une activité physique durant 30 minutes tous les jours ou 45 minutes trois fois par semaine. »
Arnaud Monier ( chef de service diabétologie-endocrinologie à Chartres)
A quel âge la marche a un effet intéressant ?
Le diabétologue indique que « les répercussions physiologiques ne sont pas les mêmes si l’on a 25 ou 70 ans. Si l’on marche doucement en étant jeune, il n’y a aucun gain physique, excepté psychologiquement. Il faut une intensité suffisante. Il y a un gain physiologique et cardiovasculaire lorsque l’on sent un point d’épuisement illustré par la difficulté à parler en marchant. »
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Pour ceux âgés de moins de 45 ans, « il faut une marche dite sportive pour constater des apports bénéfiques. À l’âge de 30 ans, la masse musculaire perd environ 1 % par an. La VO2 max (la quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut prélever transporter et consommer par unité de temps, NDLR) baisse de 10% par décennie. » Le diabétologue poursuit son analyse :
« À partir de 60 ans, ou lorsque l’on est atteint de pathologies, la marche offre un gain énorme sur la santé. Cela relance la vascularisation, protège la masse musculaire tout en évitant la sédentarité. »
Arnaud monier (chef de service diabétologie-endocrinologie à Chartres)
« Avec une activité physique régulière, les personnes âgées connaissent moins de complications et gardent une certaine autonomie, insiste le cardiologue. Cela permet de diminuer le diabète, l’hypertension et d’augmenter l’endorphine ainsi que le bon cholestérol. Des programmes de marche ont été développés en cancérologie. Pendant une chimiothérapie ou en cas de maladies chroniques, elle évite de perdre de la masse musculaire. »
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L’activité pédestre est également bénéfique pour lutter contre les maladies musculaires, l’arthrose et les lombalgies. « Pour les situations d’obésité, le poids du corps reposant sur les membres inférieurs est multiplié par dix. Il faut donc éviter les marches trop longues ou les terrains accidentés, prévient Arnaud Monier. On peut privilégier le relief pour une plus forte intensité d’efforts. Dans ce cas, il faut tenter d’aller vite en montée pour le rythme cardiaque et doucement en descente pour éviter d’abîmer ses articulations. »
Thomas Desprez
