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La masse salariale du secteur public augmente de 29 milliards de shillings, même si la SRC gèle les augmentations de salaire

Les fonctionnaires ont perçu 24,8 milliards de shillings supplémentaires en salaires entre juillet et mars de cette année, alors même que l’économie peine à créer des emplois pour des millions de Kenyans tandis que les personnes employées dans le secteur privé sont aux prises avec des salaires stagnants.

Les informations divulguées par la Commission des salaires et des rémunérations (SRC) montrent que quelque 29,68 milliards de shillings en augmentations de salaire, avantages et indemnités ont été approuvés au cours de la période.

Sur le montant total approuvé, 4,7 milliards de shillings ont été consacrés à l’embauche d’internes en médecine dans le cadre du programme de couverture sanitaire universelle (CSU) et 24,8 milliards de shillings ont été consacrés au complément des salaires et des avantages des fonctionnaires.

« La valeur totale des conseils du SRC pour les premier, deuxième et troisième trimestres de l’exercice 2023/2024 s’élevait à 29 681,10 millions de shillings contre un total de demandes de 46 550,88 millions de shillings, soit 63,8 % de la valeur des demandes reçues et déterminées », a déclaré le SRC.

La SRC a été contrainte hier de geler une augmentation prévue des salaires et des avantages sociaux des fonctionnaires de l’État, y compris les secrétaires de cabinet, les députés et les gouverneurs de comté, après que les reportages des médias sur l’accord ont déclenché l’indignation du public.

Le montant supplémentaire approuvé par la SRC au cours des neuf mois précédant mars de cette année a constitué un coup de pouce majeur pour les fonctionnaires, qui, comme d’autres travailleurs du secteur formel, ont vu leurs bulletins de paie affectés par la hausse des impôts et l’inflation des prix des principaux produits ménagers. L’inflation a atteint en moyenne 7,7 % l’année dernière, les prix élevés des biens et services de base ayant étouffé les Kenyans.

Le salaire supplémentaire des fonctionnaires contraste toutefois avec celui des travailleurs du secteur privé, qui ont été touchés par une stagnation des salaires alors que les employeurs luttaient contre l’augmentation des coûts de fonctionnement, une fiscalité plus élevée et de faibles revenus.

Les salaires réels, ou les salaires ajustés à l’inflation, dans le secteur privé ont connu une baisse soutenue au cours des quatre dernières années, mettant fin aux luttes des travailleurs.

Les données officielles du Bureau national des statistiques du Kenya montrent qu’en moyenne, un travailleur du secteur privé a gagné 57 204 shillings par mois l’année dernière, contre 58 678 shillings en 2022 et 62 796 shillings en 2019.

Ces mesures vont encore gonfler la masse salariale de la fonction publique, dans un contexte de demandes croissantes visant à maîtriser sa croissance et à libérer des fonds pour financer des projets de développement. La masse salariale de la fonction publique s’élevait à 1 100 milliards de shillings au cours de l’exercice financier qui s’est terminé en juin 2023. La SRC prévoit qu’elle atteindra 1 710 milliards de shillings au cours de l’exercice financier qui s’est terminé le mois dernier.

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Les augmentations de salaires mettent en évidence les fortunes contrastées des travailleurs du secteur public et de leurs homologues du secteur privé.

Les travailleurs du secteur privé sont confrontés depuis des années à des salaires stagnants, à des revenus quasi stagnants et à des coûts d’exploitation accrus pour les entreprises, ce qui réduit encore davantage la possibilité d’augmentations de salaire.

Les augmentations de salaire dans la fonction publique sont susceptibles d’inciter davantage de demandeurs d’emploi et de travailleurs du secteur privé à opter pour des emplois dans le secteur public, principalement à partir du niveau intermédiaire.

L’augmentation des impôts sur les salaires des travailleurs sous forme de taxe d’habitation et les déductions plus élevées pour le Fonds national de sécurité sociale (NSSF) et le Fonds national d’assurance maladie (NHIF) continuent d’étouffer les Kenyans salariés, soulignant le soulagement que les fonctionnaires ont obtenu grâce aux augmentations de salaire.

L’augmentation de salaire a été près de sept fois supérieure aux 4,2 milliards de shillings de rémunération supplémentaire que la SRC a approuvés pour l’ensemble de l’exercice 2022/23.

Les fonctionnaires réclament depuis des années des augmentations de salaire, car ils ont besoin d’être protégés contre la montée en flèche du coût de la vie.

Cela s’est fait principalement par le biais de conventions collectives (CC), qui doivent toutefois être approuvées par le SRC.

La SRC a également approuvé des récompenses et des bonus d’un montant de 802,88 millions de shillings entre juillet de l’année dernière et mars de cette année, contre des demandes d’une valeur de 1,2 milliard de shillings.

La commission a également autorisé des allocations et des avantages d’une valeur de 271,94 millions de shillings.

La pression continue pour des salaires plus élevés pour les fonctionnaires, en plus d’une nouvelle augmentation des salaires des hauts fonctionnaires de l’État, sape encore davantage tout espoir de voir le pays maintenir les salaires dans la fourchette légale.

En vertu de la loi sur la gestion des finances publiques de 2012, les émoluments du personnel ne devraient pas représenter plus de 35 pour cent des recettes totales.

Toutefois, les salaires, indemnités et avantages sociaux dans la fonction publique ont représenté 37,4 pour cent entre juillet de l’année dernière et mars de cette année.

Le Trésor a gelé les nouveaux recrutements dans les administrations de l’État, à l’exception des postes critiques, dans le cadre d’une mesure visant à maîtriser la masse salariale du secteur public.

Le gel a été annoncé pour la première fois il y a dix ans et a été un domaine d’attention clé pour le Trésor, même si des questions se sont posées sur la justification de l’augmentation des salaires du personnel existant tout en excluant des millions de Kenyans au chômage des opportunités d’emploi.

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