La Mauritanie prend position contre le coup d’Etat au Niger: Analyse et implications

La Mauritanie prend position contre le coup d’Etat au Niger: Analyse et implications

S’engager dans une voie sans renoncer à l’autre exige un certain sens de la diplomatie. Après le coup d’Etat au Niger, la République islamique de Mauritanie a d’abord dénoncé le coup de force du général Abdourahamane Tiani, ancien chef de la garde présidentielle. Dans un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères le 26 juillet, le jour même du putsch ayant renversé Mohamed Bazoum, le gouvernement mauritanien a dit suivre « avec une grande inquiétude l’évolution de la situation dans ce pays frère » et « renouveler son rejet absolu des changements anticonstitutionnels ».

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Cette prise de position a surpris la communauté internationale. C’est la première fois que la Mauritanie, qui n’a jamais officiellement pris position sur le sort du Malien Ibrahim Boubacar Keïta (renversé en 2020), du Guinéen Alpha Condé (en 2021) ou du Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré (en 2022), condamne ouvertement un coup d’Etat. « La Mauritanie a toujours gardé une attitude très discrète et très mesurée, explique Alain Antil, responsable du suivi de l’Afrique subsaharienne à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Elle n’apparaît jamais en première ligne et privilégie la voie diplomatique. »

« Elle a fait cette fois une condamnation de principe, ajoute un observateur nord-africain. Parce que le pays détient probablement le record de la sous-région en matière de putsch et que le président mauritanien a lui-même participé aux deux derniers dans son pays, en 2005 et en 2008, avant d’être élu démocratiquement en 2019. »

Un pays épargné par le djihadisme

Le communiqué demandant le retour à l’ordre constitutionnel au Niger a-t-il été dicté par la crainte d’une contagion régionale des coups d’Etat ? Mohamed Ould Ghazouani est à l’heure actuelle le dernier président démocratiquement élu du G5 Sahel, qui regroupe, aux côtés de la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso (le Mali s’étant exclu). Selon plusieurs sources, la sécurité a été renforcée autour du chef de l’Etat mauritanien depuis le 26 juillet.

« En tant qu’ancien responsable du renseignement puis qu’ex-chef d’état-major, le président Ghazouani a une bonne connaissance des arcanes de la défense nationale,

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