Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen
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La menace formulée par la ministre dimanche de couper les subventions aux organisations qui auraient tenu des propos «ambigus» à propos de l’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre par le Hamas et en particulier des actes barbares ayant visé les femmes israéliennes, apparaît d’abord comme un prétexte dans sa croisade visant à distinguer les bonnes et les mauvaises féministes.
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Depuis le massacre du 7 octobre en Israël, certains en profitent pour régler leurs comptes. Parfois très grossièrement. En France mais pas que, une partie du mouvement féministe se voit ainsi accusée d’avoir eu un silence coupable et même des propos soi-disant «ambigus» au sujet des viols et mutilations sexuelles dont le Hamas s’est incontestablement rendu coupable à l’égard de femmes israéliennes. Des actes perpétrés bien souvent avant de les tuer mais aussi parfois après les avoir tuées. Autant de récits évidemment insupportables.
On ne découvre pas les clivages qui existent entre féministes, mais cette fois l’opération de discréditation est particulièrement redoutable. Elle questionne le degré de soutien de certaines féministes à la révolte iranienne autour du slogan «Femme, vie, liberté»au motif d’une supposée complaisance à l’égard de l’islamisme politique. Cette fois, la croisade s’accompagne d’accusations, plus ou moins formulées, d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme. La mise en cause est très grave. Quels sont donc les «propos ambigus» qui, selon