la météo fragilise vergers et potagers

« Si ça continue comme ça, on a du souci à se faire pour l’avenir. » Le maraîcher thionvillois René Foetz a le moral sous l’eau ce 9 août. La météo a toujours été capricieuse mais le professionnel s’inquiète de voir des phénomènes climatiques extrêmes se répéter depuis plusieurs années. « On est toujours dans les excès : quand il fait chaud et sec, ça dure longtemps. Quand il pleut, c’est pareil », explique-t-il. Ces écarts ne sont pas sans conséquence sur les cultures. « On n’arrive pas à préparer les champs, à travailler la terre, c’est de la colle. La pluie est arrivée au mauvais moment. » Près de 30 000 pieds de fraises attendent d’être plantés. « Impossible de récolter les pommes de terre avec la machine, c’est trop mouillé », ajoute René Foetz.

Le vent a cassé les feuilles de certains légumes. « La plante ne va pas mourir mais elle pousse moins vite. » La fraîcheur ralentit, elle aussi, la pousse des pastèques et autres melons. Le mildiou a déjà fait son entrée dans certains jardins mais pas chez lui. « Je suis cela de près », souffle le maraîcher. En revanche, ses coloquintes, ses courgettes n’échappent pas à l’oïdium. Les feuilles blanchissent. « Et ça empêche la photosynthèse de se faire. » Les maraîchers du secteur ne sont pas épargnés par les maladies fongiques. La veille est constante, le nettoyage régulier pour limiter leur impact.

« On préfère une année comme celle-là à une année de canicule comme l’an dernier, physiquement c’est moins éprouvant », tempère de son côté, Meghann Christen, installée avec sa sœur à Inglange. Mieux vaut positiver : la pluie a également permis de faire face aux restrictions d’eau imposées cet été par la préfecture.

« C’est à nous de nous adapter »

« Depuis le 21 juillet, nous avons économisé 100 litres d’eau au mètre cube », rapporte Gérard Conradt, président des arboriculteurs de Garche. La bonne nouvelle s’arrête là. L’eau est certes nécessaire aux vergers, mais l’excès de pluie et de vent dégrade les mirabelliers les plus avancés. Les branches des arbres chargés ont plié. Les fruits mûrs éclatent, tombent au sol et pourrissent rapidement. « Ça tient encore pour des confitures ou des tartes », optimise le président des arboriculteurs de Garche. Tous les mirabelliers ne sont pas concernés. Certaines variétés sont encore vertes. « La mirabelle, c’est une affaire de floraison, d’exposition », rappelle Gérard Conradt.

Pommiers et poiriers sont également impactés par la météo. « On constate le développement de tavelure, un champignon qui provoque des taches sur les feuilles et les pommes. Nous n’en avons pas eu l’an dernier.  » Le phénomène se traite. Les arboriculteurs le guettent. « C’est à nous de nous adapter à la nature. »