La migraine est causée par un mauvais drainage lymphatique dans le cerveau

Le CGRP, une protéine souvent impliquée dans la transmission de la douleur dans les neurones, est connu pour augmenter dans les méninges, ou couches de tissus entourant le cerveau, lors des crises de migraine. L’équipe a découvert que des niveaux accrus de CGRP ont également un effet profond sur les vaisseaux lymphatiques du cerveau, un système spécial qui facilite l’élimination du liquide céphalo-rachidien et crée des voies permettant aux cellules immunitaires de patrouiller dans l’enveloppe protectrice du cerveau.

Pour étudier exactement comment le CGRP influence le système lymphatique et contribue à la douleur migraineuse, l’équipe de chercheurs a mené un grand nombre d’expériences in vitro et in vivo, en utilisant des modèles de souris immunisés contre les effets du CGRP, confirmant d’abord qu’elles ressentaient moins de douleur et passaient plus de temps dans une chambre bien éclairée par rapport à ceux qui étaient vulnérables au CGRP. La lumière vive est un stimulus douloureux pour les personnes souffrant de migraine, et la capacité de mesurer des comportements similaires chez la souris valide l’impact translationnel de l’étude.

À l’aide de techniques de culture cellulaire, ils ont évalué comment une protéine spécialisée est organisée spatialement entre les cellules individuelles tapissant les vaisseaux lymphatiques. La protéine, appelée VE-Cadhérine, aide à maintenir ensemble les cellules endothéliales lymphatiques et contrôle la quantité de liquide, comme le liquide céphalo-rachidien, qui peut passer entre les cellules endothéliales lymphatiques et quitter les vaisseaux. Les chercheurs ont découvert que les cellules endothéliales lymphatiques traitées au CGRP réorganisent leurs protéines VE-cadhérine de manière à ce qu’elles s’alignent comme une fermeture éclair sur une veste, maintenant ainsi une fermeture étanche. Cette disposition empêche le fluide de passer entre les cellules, ce qui réduit la perméabilité de ces couches cellulaires.

Ils ont validé cette découverte dans le tissu lymphatique méningé provenant de modèles de souris traités par migraine induite par la nitroglycérine. Lorsque du CGRP et un colorant traçable ont été injectés dans les vaisseaux lymphatiques méningés, ils ont observé une réduction significative de la quantité de liquide céphalo-rachidien quittant le crâne.

De futures études sont nécessaires pour révéler davantage d’informations sur les relations entre la migraine, le CGRP et les vaisseaux lymphatiques méningés. L’équipe de recherche s’efforcera de comprendre comment le drainage du liquide céphalo-rachidien à travers les vaisseaux lymphatiques méningés contribue à la migraine chez l’homme grâce à des études avec et sans l’utilisation des derniers médicaments ciblant le CGRP approuvés par la FDA, tels que Nurtec, Emgality, Ajovy, etc.

Bien que le CGRP ait été identifié comme le principal responsable des modifications du système lymphatique provoquant la migraine, les chercheurs ne comprennent pas pleinement la physiopathologie de la migraine et les déclencheurs de la douleur. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment le système vasculaire lymphatique méningé et les étapes de la vie des femmes liées aux hormones, telles que la puberté, la grossesse et la ménopause, jouent un rôle dans la production de migraine.

Ces résultats ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation.