La mission de Castellano pour l’armistice

La mission de Castellano pour l’armistice

2023-08-12 14:07:10

AGI – Le Commendator Raimondi du Ministère des changes et de la monnaie avait quitté Rome le 12 août 1943 pour un voyage en train épuisant vers l’Espagne. La ligne ferroviaire avait été choisie et certainement pas la ligne aérienne beaucoup plus rapide pour moins attirer l’attention de la police allemande.

Ce civil, en fait, est en fait Général Giuseppe Castellano, le plus jeune de l’état-major généralen mission secrète et sur ordre du chef d’état-major Vittorio Ambrosio, à son tour au nom de Vittorio Emanuele III.

Castellano a dans sa poche une lettre d’introduction qui lui a été délivrée par l’ambassadeur britannique auprès du Saint-Siège, Godolphin d’Arcy Osborne, à remettre à l’ambassadeur à Madrid, Samuel Hoare.

D’Arcy Osborne ne peut mener aucune négociation avec le gouvernement italien car cela dépasse son mandat diplomatique, ni agir comme intermédiaire direct car il s’est rendu compte que l’espionnage allemand de Kappler a violé ses codes.

La mission de Castellano, qui est basée sur cette seule lettre, est délicat et très fragile: s’il s’était passé quelque chose, ça aurait été immédiatement désavouécar officiellement le gouvernement ne savait rien de son voyage dans un pays neutre, de surcroît avec de faux documents.

Les choses avaient été faites au gré des circonstances et avec mille précautions, au point d’oublier que le pseudo commendator Raimondi devait s’interfacer avec les Anglais et ne parlait pas la langue, et que son document d’accréditation diplomatique n’était valable que pour l’Espagne, alors que la destination finale était Lisbonne, au Portugal.

Le plus risqué reposait donc sur ses épaules, puisqu’une bonne partie du trajet ferroviaire, en France, se faisait sur un territoire contrôlé par la Gestapo en état d’alerte sur tout ce qui venait d’Italie, et parce que ses références étaient peu importantes.

Au nom de qui parlait-il ? Et quel pouvoir de négociation lui avait-on donné ? Cependant, Castellano avait réussi à rejoindre Madrid sans problème et ici il contacta immédiatement le consul Franco Montanari, un parent du maréchal Badoglio, qui parle un anglais parfait (sa mère est américaine), à ​​qui le ministre des Affaires étrangères Raffaele Guariglia avait également contacté, par coïncidence à l’insu à l’émissaire général. Les deux sont reçus à l’ambassade britannique par Hoare : il est un diplomate expert, fait preuve d’affabilité, assure qu’il informera immédiatement Churchill qui parlera directement à Roosevelt, étant donné que les deux sont engagés dans un sommet politique à Québec.

Puis Hoare écrit sa propre lettre références à montrer à l’ambassadeur à Lisbonne, Ronald Hugh Campbell. Désormais, les Anglo-Américains savent que l’Italie veut sortir de la guerre et qu’elle a fait le premier pas dans cette direction, quoique de manière aventureuse et informelle. Cela, cependant, n’a en rien changé leurs plans militaires qui, au contraire, ont été intensifiés pour accélérer les délais de reddition.

Le jour de l’arrivée de Castellano et Montanari à Lisbonne, le 16 août, la ville de Foggia est violemment bombardée, tout comme Viterbe.

Les Alliés savent que les bombardements sont particulièrement détestés par la population civile qui en rejette la responsabilité sur le gouvernement, et c’est une arme de pression psychologique supplémentaire.

Le premier contact des émissaires avec Campbell a eu lieu le soir du 19, lorsque Lisbonne a également été atteint par les plénipotentiaires envoyés par Roosevelt, c’est-à-dire le chef d’état-major des forces alliées en Méditerranée, Walter Bedell-Smith, le chargé d ‘affaires des États-Unis, George Kennan, et le chef du service de renseignement des forces alliées, le général britannique Kenneth Strong. On commence à devenir sérieux, dans cette relation complètement déséquilibrée : Castellano n’a rien à négocierles Alliés n’ont pas hésité à accepter une reddition sans condition.

Dans l’état actuel des choses, le général doit s’efforcer de ne pas être immédiatement mis à la porte car il n’a pas de délégation de représentation et parle formellement pour lui-même.

Pour convaincre, la contrepartie jette sur la table quelques confidences et indiscrétions d’ordre politico-militaire, afin de maintenir vivant ce fil ténu qui doit conduire l’Italie à la sortie de guerre. A Rome, ils réussiront cependant à lui compliquer la vie en envoyant même deux autres missions secrètes paradiplomatiques, évidemment l’une à l’insu de l’autre, comme nous le verrons plus loin.



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