La montre Streamliner : Un nouvel horizon pour le design horloger

La montre Streamliner : Un nouvel horizon pour le design horloger

Avec son design, son affichage et son ergonomie, la première montre Streamliner a bouleversé tous les codes du chronographe actuel. Elle a ouvert la voie à une nouvelle esthétique pour sa marque et a rappelé l’importance essentielle du design en horlogerie.

Les chocs viennent le plus souvent des marges. C’est là qu’opèrent les horlogers indépendants et leur liberté créative prouve sans relâche que leur apport est essentiel. Dans le cas de la Streamliner Flyback Chronograph Automatic, qui est à la fois un chronographe et le premier modèle d’une collection depuis enrichie par H. Moser & Cie., il est multiple. Cette montre dont on ne repère pas instantanément la nature chronographique s’affranchit des codes profondément ancrés dans la culture horlogère et aussi, dans celle de la marque qui l’a fait naître.

Dérouter

H. Moser & Cie. est une marque classique, sobre et raffinée à la fois. Son approche mécanique est sophistiquée, mais se présente systématiquement dans une enveloppe dépouillée. C’est en cela que la Streamliner est un pur produit H. Moser & Cie. Car, avec ses quatre aiguilles au centre, deux pour le temps et deux autres pour le chrono, la lecture sans totaliseurs rappelle celle de son quantième perpétuel à la discrétion exemplaire. De plus, les deux poussoirs implantés à la Bullhead, de part et d’autre du midi comme les cornes d’un taureau, déroutent l’analyse visuelle. Enfin, la couronne à 4 heures poursuit la déconstruction des codes.

Déguiser

C’est surtout par son design que la Streamliner Flyback Chronograph Automatic se démarque. La boîte est bombée dans les trois dimensions, comme un dôme arasé à la hauteur du verre. La forme montante de la lunette est soulignée par un soleillage appuyé. La forme générale est de type coussin, mais cette généralité ne lui rend pas justice. Du coup, on hésite à qualifier le design. Est-il années 1930, comme les croquis inspirés de Raymond Loewy qui accompagnaient son lancement porteraient à croire ? Est-il 70’s, époque de toutes les audaces formelles ? Est-il futuriste, comme le suggère le biomorphisme des surfaces, proche de l’iconographie du Space Opera ? La forme des maillons du bracelet, d’un seul tenant, ondulée, avec finition mate et douce, fait pencher la balance dans ce dernier sens. Son intégration naturelle aux lignes de la boîte, très en vogue au tournant des années 2020, enfonce le coin.

Recentrer

Dans son apparence fonctionnelle, esthétique et identitaire, la Streamliner est à part. C’est déjà un fait rare, tant les montres contemporaines peuvent être sages et répétitives. Mais le design n’est pas le dessin. Selon sa définition la plus essentielle, il doit servir la fonction et ici, le porter. Il n’était pas du tout évident que ces formes complexes soient confortables. Surtout qu’avec 42,3mm de large et pas moins de 14mm d’épaisseur, la Streamliner n’est pas compacte. Or, l’expérience du porter se révèle extrêmement satisfaisante. Elle se pose sur les petits poignets avec une facilité sans commune mesure avec ses cotes. Le bracelet est parfaitement articulé, il épouse les courbes les plus resserrées et, surtout, il ne crée pas de jour entre les maillons, point faible des constructions en largeur comme celle-ci. La montée de la boîte vers sa lunette et son verre bombé s’inscrivent organiquement dans le prolongement du bras. Le cadran est facile à lire avec son tour d’heures gradué comme les chronographes de course automobile des années 1970 et son échelle tachymétrique cachée dans le rêhaut.

Recomposer

En plus de ces atouts, la Streamliner Flyback Chronograph Automatic est aussi… un chronographe. Le calibre HMC 902 provient du motoriste genevois Agenhor. Tout en lui est inhabituel: la forme de ses ponts, son implantation, ses indications toutes au centre, le contour de sa roue à colonnes, le nombre de ressorts lames. Les amateurs de design industriel et les connaisseurs seront ravis. Il est à retour en vol et le rappel des aiguilles s’appuie sur la technologie rétrograde dans laquelle Agenhor est passé maître. En prime, il a conçu un mouvement automatique dont le rotor ne cache pas le mouvement et pour cause, il est situé côté cadran, insoupçonnable. On trouve incidemment dans cette implantation la raison pour laquelle la Streamliner Flyback Chronograph Automatic n’a pas de totaliseurs décentrés. Leurs axes auraient heurté la course du rotor. Touche finale, les poussoirs peuvent être actionnés sous l’eau. Ces derniers détails touchent à la mission fondamentale du design: potentialiser forme et fonction.

H. Moser & Cie. Streamliner Chronographe Flyback Automatique

BOÎTIER: acier, verre et fond saphir, étanche à 120m DIMENSIONS: 42,3mm de diamètre, 14,2mm d’épaisseur MOUVEMENT: mécanique à remontage automatique, calibre HMC 902, 7,3mm d’épaisseur, 434 composants, 3Hz, 54 heures de réserve de marche FONCTIONS: heures, minutes, chronographe retour en vol à 2 poussoirs et 2 aiguilles au centre CADRAN: fumé, satiné, gris à noir, aiguilles en Globolight, rehaut à échelle tachymétrique BRACELET: intégré, acier satiné, boucle déployante ANNÉE DE LANCEMENT: 2020

Cette année, GMT Magazine et WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer le chronographe depuis l’an 2000 dans The Millennium Watch Book – Chronographes, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book – Chronographes est disponible en français et en anglais ici.
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