La nouvelle superhéroïne Marvel : la représentation intersectionnelle et la rectitude politique poussée à l’extrême

Avez-vous vu ce texte dans Le Journal sur la série Échoqui débutait mardi sur les plateformes de streaming Disney+ et Hulu? «Elle est autochtone, sourde et amputée d’une jambe: la nouvelle superhéroïne Marvel mise sur son profil atypique pour relancer une franchise en perte de vitesse chez Disney.»

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Ça ne suffit plus qu’elle soit une femme. Il faut qu’elle soit une femme autochtone.

Ça ne suffit plus qu’elle soit une femme autochtone. Il faut en plus qu’elle soit sourde.

Mais ça ne suffit même plus qu’elle soit une femme autochtone et sourde. Il faut en plus qu’elle soit autochtone, sourde, et amputée d’une jambe.

Vous imaginez à quel point l’immense communauté des femmes autochtones sourdes et amputées d’une jambe a été contente d’apprendre que Marvel lui consacrait une superhéroïne? Enfin une compagnie qui sait s’adresser à ce vaste public qui a trop longtemps été laissé dans l’ombre!

Mais je me demande: est-elle amputée de la jambe gauche ou droite? Parce que l’on ne s’adresse pas du tout à la même clientèle!

ENCORE UN PETIT EFFORT

On applaudit les efforts de Marvel, mais franchement, pourquoi s’arrêter là?

Ils ne pouvaient pas la faire albinos, leur superhéroïne? Ils sont albinophobesc’est ça? Et pourquoi est-elle de taille typique? Elle ne pouvait pas être naine? Enfin, je veux dire, de petite taille?

Et les dyslexiques, Marvel a pensé aux dyslexiques?

Et tous ces gens atteints de maladies orphelines, quand vont-ils avoir un superhéros qui leur ressemble? On dit quoi aux personnes souffrant de pseudopolyarthrite rhizomélique ou du syndrome des antiphospholipides?

Pourquoi être inclusif, si tu es seulement inclusif à moitié? Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Il faut ouvrir les vannes! Pousser la machine!

J’espère au moins que la nouvelle superhéroïne est non binaire. Sinon, j’en connais qui vont se faire accuser d’être «hétéronormatifs». Non binaire, il me semble que c’est le minimum syndical. Sinon, on peut penser que la superhéroïne femme, autochtone, sourde et amputée d’une jambe pourrait aussi être queer, ou intersexe, fluide de genreagere, bispirituel.

Après tout, ne l’oublions pas, selon le credo woke de 2024, «la société reconnaît de plus en plus que la diversité sexuelle n’est pas composée seulement de genres masculin et féminin, mais bien de toute une gamme de possibilités aux variantes aussi personnelles qu’infinies regroupées sous le grand concept de l’identité de genre».

Et quel pronom utiliser pour parler d’elle/lui/ille/iel/ul/al?

Et à quand un superhéros drag-queen, en surpoids?

L’intersectionnalité, ça se célèbre à 100% ou pas du tout.

L’ESSENTIEL

Bon, trêve de plaisanteries. Je comprends qu’il faut une meilleure représentation des minorités sur les écrans. Mais trop, c’est comme pas assez. La rectitude politique poussée à son paroxysme devient tout simplement ridicule.

On pense vraiment que le public choisit ses films et ses séries en fonction du nombre de cases «intersectionnelles» que coche le héros?

Quand ces compagnies et les organismes qui les financent vont-ils comprendre que le seul critère qui compte pour le grand public, c’est que l’histoire soit bonne. Que les personnages soient complexes et intéressants. Que les comédiens soient crédibles.

Bref, racontez-nous de bonnes histoires! Et qu’importe si le héros est unijambiste ou atteint de dyspnée chronique!