2024-08-12 23:30:45
PARIS — Un enfant ou un adolescent sportif pratique généralement un sport scolaire et extrascolaire pendant plus de 10 heures par semaine. Les enfants ou adolescents sportifs de haut niveau pratiquent plus de 20 heures de sport, hors compétitions.
L’alimentation a un impact sur la croissance, le risque de blessure et les performances de ces sportifs. Lors du congrès de la Société française de pédiatrie, le Dr Emmanuelle Ecochard-Dugelay, du service de gastroentérologie et nutrition pédiatriques de l’hôpital Robert Debré à Paris, a rappelé les points clés du suivi et du conseil de ces jeunes sportifs pour l’édition française de Medscape.
Pourquoi est-il important de se préoccuper de l’alimentation d’un enfant ou d’un adolescent athlète ?
Une alimentation adéquate dans le cadre de la pratique sportive permet d’éviter plusieurs problèmes, notamment le déficit énergétique qui diminue les performances, le retard de croissance et le retard pubertaire. De plus, une carence en micronutriments peut augmenter le risque de blessures et de fatigue. Souvent, les sportifs adolescents ont tendance à privilégier les aliments à haute densité énergétique et pauvres en nutriments, principalement les féculents, au détriment des fruits et légumes. Cela entraîne des carences fréquentes en micronutriments tels que les vitamines et les minéraux. oligo-éléments.
Les troubles alimentaires sont-ils plus fréquents dans les sports de catégorie de poids ?
En effet, en boxe, en judo et en lutte, les jeunes athlètes peuvent être amenés à maintenir un poids spécifique à leur catégorie, ce qui peut compromettre leur apport énergétique optimal et leur croissance. En boxe, par exemple, ils visent la limite supérieure d’une catégorie de poids plutôt que la limite inférieure d’une catégorie supérieure. D’autres situations présentent également des risques nutritionnels, comme les sports à faibles exigences de poids (ex. gymnastique, danse, patinage, jockeys) ou ceux à forte représentativité corporelle (ex. rugby, haltérophilie). Les adolescents ayant des régimes d’exclusion (ex. végétaliens) ou des maladies chroniques doivent également adapter leur alimentation et leur entraînement.
Quelles particularités faut-il prendre en compte chez les jeunes sportifs ?
Les différences de types de fibres musculaires entre enfants, adolescents et adultes ont des implications sur la nutrition. Les enfants ont une proportion plus élevée de fibres musculaires de type I (évoluant progressivement vers une prédominance de fibres de type II chez l’adulte). Cette composition musculaire spécifique de l’enfant favorise la capacité à soutenir des efforts prolongés. Les fibres sont plus résistantes à la fatigue et sont riches en mitochondries, avec une forte capacité d’oxydation aérobie et une faible glycolyse anaérobie. Elles contiennent donc peu d’acide lactique. La surveillance des enfants et des adolescents pour prévenir les carences nutritionnelles ou les déficits énergétiques est essentielle pour un développement et une croissance musculaire optimaux.
Leur métabolisme énergétique diffère-t-il de celui des adultes ?
Les recommandations en matière d’apport énergétique comprennent les points suivants :
- Garçons (15 ans) : 3640 ± 830 kcal/j
- Filles (15 ans) : 3100 ± 720 kcal/j
- Bosy (15-18 ans) : 3000-6000 kcal/j
- Filles (15-18 ans) : 2200-4000 kcal/j
- Ces apports énergétiques recommandés varient selon les sports pratiqués.
De plus, chez les enfants, et dans une moindre mesure chez les adolescents, la thermorégulation est également plus variable. Les enfants ont un rapport surface corporelle/poids plus important que les adultes et une efficacité des glandes sudoripares peut-être plus faible. Les enfants ont également une sensibilité accrue à hypoglycémie.
Concernant les macronutriments chez les sportifs adolescents, quel devrait être leur apport en protéines ?
Plusieurs facteurs influencent la prise de masse musculaire chez les adolescents, et la récupération musculaire est essentielle. La consommation de produits de récupération protéinés à elle seule ne suffit pas à développer la masse musculaire. En fait, du point de vue de la récupération, les produits de récupération protéinés ne sont pas nécessaires pour les adolescents vivant dans les pays industrialisés, à moins qu’ils ne suivent un régime alimentaire spécifique (végétalien, végétarien ou cœliaque).
En période de croissance et de constitution des tissus, les apports recommandés sont plus élevés que pour la population générale : entre 1,2 et 1,4 g/kg/j, contre 0,9 g/kg/j (soit 12 à 15 % des apports journaliers). Des sources de protéines de bonne qualité, de préférence d’origine animale, sont recommandées, car elles apportent les acides aminés essentiels nécessaires à la synthèse musculaire et à la croissance.
Il est conseillé de consommer une collation riche en glucides et en protéines après l’exercice pour favoriser la récupération et la croissance musculaire.
Qu’en est-il des apports en glucides et en lipides chez ces jeunes sportifs ?
Les apports en glucides doivent généralement représenter entre 45 et 60 % de l’apport énergétique total quotidien. La quantité recommandée varie de 4 à 10 g/kg/j, selon l’intensité de l’activité physique. Les adolescents ont une faible capacité de synthèse du glycogène. Leurs besoins sont généralement couverts par une alimentation normale, privilégiant les glucides à faible index glycémique pour optimiser la gestion de l’énergie et éviter la gluconéogenèse à partir des réserves protéiques.
En revanche, l’apport en lipides devrait représenter environ 35 % de l’apport énergétique total. Les acides gras insaturés, que l’on trouve principalement dans les poissons gras, les produits laitiers et les huiles végétales (colza notamment), sont recommandés, tout comme le maintien d’un bon équilibre oméga-3/oméga-6. Il est conseillé d’éviter les aliments frits pour limiter la consommation de gras saturés et trans.
Quelles sont les carences potentielles en micronutriments ?
Bien que les micronutriments ne jouent pas un rôle direct dans la production d’énergie, ils sont essentiels au métabolisme et à la plupart des processus biochimiques. Une carence en micronutriments peut entraîner une mauvaise récupération, augmenter le risque de blessures et affecter les performances sportives.
Parmi les carences en micronutriments les plus courantes chez les adolescents figurent les carences en vitamines D, C et en calcium. Vitamine D La carence est souvent détectée chez les personnes ayant une exposition insuffisante au soleil ou un apport alimentaire limité.
Le calcium et la vitamine D jouent un rôle crucial dans l’homéostasie du calcium, indispensable à la contraction musculaire et à la formation osseuse. Certaines populations sont particulièrement à risque : les filles, qui ne bénéficient pas de testostérone Les adolescents qui pratiquent des sports d’intérieur doivent se conformer à des restrictions alimentaires et doivent donc se protéger contre les risques de maladies. La plupart des adolescents reçoivent leur apport en calcium par le biais de produits laitiers, mais il est conseillé de veiller à ce qu’ils en consomment au moins quatre portions par jour pour un apport suffisant en calcium.
La vitamine C est souvent déficitaire chez les personnes qui consomment beaucoup de féculents tout en négligeant de manger des fruits et légumes, sources importantes de cette vitamine. En cas de doute ou si l’alimentation de la personne ne semble pas équilibrée, il convient alors de vérifier ces apports par une enquête détaillée.
En général, la supplémentation en micronutriments n’est pas recommandée chez les enfants qui ont une alimentation équilibrée et variée, car leur alimentation doit suffire à couvrir leurs besoins. Cependant, si l’alimentation est déséquilibrée, si la pratique est intensive ou si des symptômes de carence apparaissent, une supplémentation peut être nécessaire, suivie d’une supplémentation pour assurer un apport adéquat.
Qu’en est-il de l’utilisation des compléments alimentaires ?
Entre 20 et 80 % des jeunes sportifs prennent des compléments alimentaires. Les plus courants sont multivitaminesvitamine C et caféine. Souvent, leur utilisation n’est pas justifiée médicalement et il existe peu d’évaluation rigoureuse des produits disponibles à la vente. De plus, certains compléments peuvent contenir des agents dopants.
Quelles sont vos recommandations en matière d’hydratation chez les jeunes sportifs ?
L’hydratation ne doit pas être négligée, car une perte de 1% de liquide peut entraîner une diminution de 10% des performances. Voici les recommandations : Pendant l’activité, il est recommandé de boire 13 mL/kg/h (environ 500 mL/h pour un enfant de 40 kg). Après l’activité, il est recommandé de boire environ 4 mL/kg/h pour chaque heure de pratique.
Concernant les solutions aromatisées contenant des glucides et du sel (NaCl), peu d’études spécifiques ont été réalisées chez les enfants.
Quels sont vos messages aux médecins qui suivent ces enfants ?
En bref, identifiez les situations à risque et adaptez les conseils au type de sport et à son intensité.
De nombreux enfants, sans être des sportifs de haut niveau, pratiquent au moins 10 heures d’entraînement ou de compétition par semaine en plus du sport scolaire. Il est donc fréquent qu’un médecin les rencontre parmi ses patients. Il est important de s’informer sur leur pratique sportive pour comprendre leurs besoins spécifiques et de suivre leur courbe de croissance et d’observer leur développement pubertaire. Ceci afin non seulement de minimiser les risques de blessures mais aussi de préserver leur statut pondéral et statural à l’âge adulte, ainsi que leur santé osseuse. Je recommande de les orienter vers des diététiciens ou nutritionnistes spécialisés, notamment ceux des fédérations sportives, pour un accompagnement optimal au niveau de leurs performances sportives et de leur santé globale.
Ecochard-Dugelay a déclaré n’avoir aucune relation financière pertinente.
Cette histoire a été traduite du Medscape édition française en utilisant plusieurs outils éditoriaux, dont l’IA, dans le cadre du processus. Des éditeurs humains ont révisé ce contenu avant publication.
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