“Je peux dire que le PCO m’a sauvé la vie” , témoigne Jamila, mère de Théo (le prénom a été modifié), atteint de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité ) . Comme cette mère, de nombreux parents trouvent désormais un salut auprès de la plateforme de coordination et d’orientation (PCO) pour les troubles du développement neurologique implanté à l’hôpital de Gonesse. Depuis cette année, les huit départements franciliens disposent chacun de l’un de ces dispositifs d’intervention précoce, financés par l’Agence régionale de santé et s’adressant aux enfants de 0 à 6 ans inclus.
Sur les 101 plateformes implantées en France, celle du Val-d’Oise se classe au 6e rang en terme d’enfants repérés: en quatre ans, la structure a reçu plus de 1 700 jeunes patients. Une performance qui s’explique entre autres par “le manque infernal de professionnels de la santé dans le département, insiste le Dr Anne Rozencwajg, cheffe du pôle de pédopsychiatrie du centre hospitalier de Gonesse. C’est pour ça qu’on oriente autant d’enfants vers nous”.
“Ils savent de quoi ils parlent et le font dans la bienveillance”
Cette activité intense et nécessaire a attiré l’attention de la ministre chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi et de Charlotte Caubel, secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargée de l’Enfance, toutes deux venues découvrir la plateforme val-d’oisienne mercredi. Cette visite ministérielle coïncidait avec l’annonce de la nouvelle stratégie nationale dévoilée mardi par Emmanuel Macron concernant les troubles du développement neurologique (TND). Ce plan préconise notamment un dépistage “systématique” de tous les enfants entre la naissance et 6 ans ainsi que l’inscription sur le carnet de santé de tout écart du développement.
Il s’agit entre autres de repérer les troubles du spectre autistique (TSA), mais aussi du développement intellectuel (TDI), du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ainsi que les multiples troubles “dys”: dyslexie, dyscalculie, dysgraphie, dysphasie, dyspraxie. Selon les chiffres de la Haute Autorité de santé, 5 % de la population serait aujourd’hui concernée par les troubles du développement neurologique (TND).
Au centre hospitalier de Gonesse, on accueille déjà des enfants ayant ce profil depuis janvier 2020, évitant ainsi les errements médicaux des familles dès lors qu’il existe des soupçons de TND (difficultés d’apprentissage, de communication ou encore d’interaction avec l’entourage etc.) “C’est en enfilant ma casquette d’enseignante pendant le Covid que j’ai remarqué le décalage de mon fils, il avait 6 ans à l’époque. L’école ne m’avait jamais alerté avant alors que c’était évident, il ne savait lire que les syllabes en CP”, regrette Jamila.
Après avoir rencontré différents médecins, c’est un centre médico-psychologique qui les a finalement dirigés vers la PCO de Gonesse. “Ça a été le bonheur absolu. Ce sont des spécialistes du sujet, ils savent de quoi ils parlent et le font dans la bienveillance”, insiste-t-elle. “Cette structure est absolument nécessaire pour les parents. Quand on apprend que son enfant est autiste, c’est un véritable choc. Être accompagné psychologiquement, sans jugement et administrativement, ça change tout “, certifie Frédéric, informaticien et père de trois enfants.
Les enfants de 7 à 12 ans bientôt accueillis
La PCO de Gonesse couvre notamment les secteurs rattachés aux hôpitaux de Gonesse, Eaubonne et Argenteuil. “Les listes d’attente sont extrêmement longues pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, ça dure souvent plus d’un an. Pendant ce temps, on envoie les enfants chez des professionnels libéraux de première ligne (psychologues, ergothérapeute et psychomotricien). De cette manière, quand l’enfant rencontre enfin le psychiatre, tous les bilans sont déjà réalisés et il ne reste qu’à poser un diagnostic “, résume le Dr Anne Rozencwajg.
La PCO peut également déclencher un forfait d’intervention précoce (FIP) de 1 500 euros servant à financer une trentaine de rendez-vous en libéral avant que la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées) ne prenne le relais. “C’est absolument vital pour nous”, affirme Samia. Parmi ses quatre enfants, l’un est atteint d’une maladie rare, un autre est autiste. “Ils voient un ergothérapeute une fois par semaine, chaque séance coûte 45 euros. Heureusement que la PCO prend en charge l’un de mes deux enfants, ce serait impossible de tout payer de ma poche “, confie-t-elle.
En raison de son succès, la PCO TDN du Val-d’Oise a été retenue pour s’étendre aux enfants âgés de 7 à 12 ans. ” Pour le moment nous sommes seulement quatre dans le service, mais heureusement notre équipe va être largement renforcée et nous serons bientôt 24″, précise le Dr Anne Rozencwajg. Un autre objectif fixé par le gouvernement est celui d’inclure ces structures spécialisées au sein même de l’Éducation nationale. “Les parents veulent pouvoir trouver ces professionnels de santé dans les écoles et arrêter de trimballer leur enfant d’un rendez-vous à un autre “, constate la ministre Fadila Khattabi.
dans un article qui peut être bien classé dans google.
#Autisme #TDAH.. #lhôpital #Gonesse #enfants #atteints #troubles #neurologiques #déjà #accompagnés
2023-11-16 17:02:00