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la pente glissante de l’annulation

la pente glissante de l’annulation

2023-12-25 02:48:00

Virgine Despentes lancée Cher mangeur de merde au bon moment. Avec sagacité, lucidité et impartialité absolue, l’auteure française est redevenue l’une des plus lues de son pays avec cet ouvrage inconfortable qui donne la parole à un harceleur annulé en pleine revendication féministe.

Cher mangeur de merde (Penguin Random House) est une sorte de roman épistolaire, construit sur la base d’un va-et-vient de lettres entre un écrivain qui vient d’être publiquement accusé d’être un harceleur et une actrice dont la renommée commence à décliner au fil des années. Au milieu, les posts de la jeune plaignante qui incite les femmes à ne plus se taire.

Le livre commence de la meilleure façon (ou de la pire façon dont quoi que ce soit puisse commencer) par un commentaire «haineux» d’Oscar (l’écrivain), qui cherche à attirer l’attention de l’actrice à travers des critiques impitoyables sur les réseaux, celles que l’on lit habituellement sur des comptes « fantômes » dans lesquels il ne semble y avoir personne derrière.

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Cependant, Rebbeca répond avec dignité et ils entament lentement une amitié dans laquelle ils ne sont pas unis par l’amour, mais par l’horreur. La drogue, l’alcool, la célébrité, les préjugés de classe et les slogans féministes sont abordés « au grand jour » dans chacune de ces lettres. Sans le filtre du « bienpensantisme » bourgeois.

Il n’y a pas de réputation à entretenir car ils sont tous deux déshonorés : elle, parce qu’elle n’est plus la symbole sexuel de sa jeunesse; et lui, parce qu’il a été annulé en plein milieu d’une carrière d’éditeur en plein essor. Elle est hautaine et lui est névrosé.

Là, dans ce terrain marécageux, Despentes évolue parfaitement. Et il est surprenant de voir comment il parvient à démêler la psychologie d’un « homme blessé » sans le placer dans la position d’un méchant. Au cas où cela aurait besoin d’être clarifié, il ne le revendique pas non plus, car il n’y a aucune raison de le faire.

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Et c’est rare que cette opération fonctionne dans un monde où il n’y a que des bons et des méchants (et on pense toujours qu’on est au bon endroit). On pourrait dire qu’il n’était pas nécessaire de donner la parole à l’agresseur (historiquement ils en ont eu une), mais Despentes se soucie peu de ce qu’il dira, il utilise plutôt cette opération pour démêler l’écheveau des slogans vides de sens, de ces slogans gris. ceux qui ne rentrent pas dans le tout de nos structures mentales et qui, bien que valables, sont difficiles à élever au sein des militantismes.

Grâce à ces stratégies, le roman parvient à mettre le spectateur en tension constante avec ses idées. Il parvient à remettre en question et en même temps à louer, ce qui est apprécié à notre époque de slogans linéaires et souvent simplistes.

Virginie Despentes dans son livre “Dear Shit Eater”.
  • Cher mangeur de merde. Par Virginie Despentes. Éditions Random House. 264 pages. Prix ​​: format physique à 12 999 $.
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