Nouvelles Du Monde

La persévérance récompensée : l’ascension professionnelle de Jonathan Rio

La persévérance récompensée : l’ascension professionnelle de Jonathan Rio

Par Maxime Cartier Publié le 23 novembre à 21h38 Voir mon actu Suivre Les Informations Dieppoises

« Je pense que ce qui me définit, c’est la persévérance. Entre le BTS et aujourd’hui, il s’est passé une vingtaine d’années, j’ai eu envie d’arrêter de travailler dans mon domaine, mais je ne l’ai pas fait. Maintenant, je travaille dans ce que j’aime. »

À tout juste 40 ans, Jonathan Rio est comblé. Cet homme, originaire de Dieppe (Seine-Maritime), ne voit pas sa carrière stagner, mais bel et bien démarrer. Notamment avec le projet de la série Rivages qui est en cours de tournage. Eh oui, quand on est fasciné par le monde du cinéma, des séries ou de l’audiovisuel, il faut parfois persévérer pour vivre de sa passion. Et c’est aujourd’hui le cas.

Un attrait pour l’audiovisuel depuis ado

C’est à Jehan-Ango qu’il découvre le monde dans lequel il travaille aujourd’hui, par le biais de l’option cinéma-audiovisuel. « J’étais un élève moyen et je n’étais pas sûr d’être pris, se remémore celui qui est issu d’une famille de marins pêcheurs et sauveteurs en mer. J’ai dû écrire une lettre de motivation quand j’étais en 3e pour cette option. Et à l’époque, en parallèle, avec les copains, on faisait déjà des petits films avec une petite caméra VHS. J’en avais parlé dans ma lettre, j’étais déjà très intéressé par ça. » Et il faut croire qu’elle a fait son effet puisqu’il a intégré l’option, dans le cadre d’un bac littéraire.

Une fois son baccalauréat en poche, comme beaucoup de lycéens, Jonathan Rio quitte Dieppe et obtient un BTS audiovisuel à Saint-Quentin, dans l’Aisne, en spécialité montage. Un choix qui survient après une rencontre au lycée Ango avec le réalisateur allemand Dominique Moll, comme se souvient le Dieppois : « Je lui ai posé une question pour savoir si on peut démarrer dans le cinéma avec le métier d’assistant-réalisateur. Il m’a dit que c’était un métier plutôt logistique et qu’il valait mieux s’orienter vers le montage. On y apprend davantage la construction d’une histoire, d’un scénario, le choix des prises… »

Lire aussi  Le bac à sable hololive "HoloEarth" ajoutera un gameplay de survie au combat en juin et la version 1.0 devrait être lancée au printemps 2025 4Gamers

BTS en poche, Jonathan Rio crée avec des amis l’association Revo pour réaliser des courts métrages. Le tout premier réalisé est La Fleur au fusil qu’il a financé lui-même après avoir travaillé un été en intérim. En parallèle, il s’installe à Paris pour tenter de travailler en production audiovisuelle. « C’était un peu compliqué, admet le Dieppois. J’ai donc commencé à travailler dans le montage à la télévision. » Il fait alors le choix de s’installer avec sa compagne à Lille et continue de plancher sur les courts métrages. En 2008, il reçoit un premier soutien financier de la part de la Pictanovo, une association française basée à Tourcoing dont l’objet est la promotion et l’appui à la production audiovisuelle et cinématographique dans la région des Hauts-de-France.

Le court métrage présenté dans un festival, reçoit quelques sélections et prix… Mais c’est en 2011 que la professionnalisation s’invite auprès du Dieppois : il signe un premier court métrage avec une société de production, Revo. « Là, on n’était plus juste entre copains, il y avait de vrais professionnels, c’était assez chouette, confie encore tout sourire le Seinomarin. On passe de l’association au professionnel. Revo, c’était notre base de lancement. » C’est ainsi qu’il réalise Le langage du corps un court métrage qui recevra le prix du jury dans un festival à Fécamp.

Lire aussi  Santé, la sérénité des femmes compte-t-elle ? - Corriere.it

Vidéos : en ce moment sur Actu

Mais puisque dans le milieu de l’audiovisuel on ne fait jamais une chose à la fois, en parallèle, Jonathan Rio travaille comme monteur, cadreur ou encore réalisateur pour quelques publicités.

Et petit à petit, le voilà qu’il s’oriente non pas vers le monde du cinéma, mais vers celui de la série. Dans la vie, Jonathan Rio adore écrire sur l’imaginaire, le fantastique. Mais il reconnaît que « c’est très compliqué d’être dans ce registre en France ».

Il y a une dizaine d’années, la série commence à sérieusement gagner en intérêt dans le milieu audiovisuel. Il décide donc de se former, à l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel, et également au CEEA, le Conservatoire européen d’écriture audiovisuel, pour tout savoir sur la série.

« Ce qui me plaît, c’est de pouvoir poser un univers, développer les personnages », dit-il. Pour autant, le quadragénaire ne ferme pas la porte au cinéma. Dans le cadre de sa formation, naît Fritures, sa première web-série de dix épisodes de trois à quatre minutes. Création qui lui vaudra quelques prix et sélections dans divers festivals.

Repéré pour l’écriture de Rivages

Lorsqu’il se forme au CEEA, Jonathan Rio doit préparer une série. Mais en parallèle, il entend parler d’un appel à projets de France Télévisions, où plusieurs genres de séries sont recherchés, notamment dans le fantastique. C’est à ce moment-là qu’il commence à écrire les bases de la future série télévisée, Rivages.

Pour ce projet, il puise sa créativité dans ses origines familiales mais aussi dans le monde de la mer avec ses histoires qui le fascinent : « Je voulais faire un mélange d’un monde très réaliste avec des légendes marines », confie-t-il.

Lire aussi  La théorie de la "maladie X" : Anticipation ou complotisme ?

Mais pour présenter le projet, il doit trouver un producteur. Faute de temps, il n’aura finalement pas candidaté. Finalement, c’est sur le tournage de Meurtres en Corrèze que le Dieppois rencontre Jacques Salles, un producteur : « Il a su que j’écrivais et réalisais. Je lui ai envoyé ma version de Rivages. Il m’a dit qu’il était intéressé par le projet. On l’a ensuite soumis à France Télévisions et on a dû attendre longtemps avant d’avoir le feu vert. »

D’autres projets sous le coude

La série sortira courant 2024. Une grande fierté sachant qu’à ses yeux, c’est un projet ambitieux. Aujourd’hui, Jonathan Rio est fier d’endosser deux casquettes : celle de réalisateur et celle d’auteur. Quand il retrace sa carrière, chaque étape franchie a été l’occasion pour lui de se confirmer. Un honneur quand il sait que dans un milieu comme celui-ci, « il faut avoir fait, avant de pouvoir faire ». Malgré les doutes, c’est sa persévérance qui l’a tenu en haleine et il ne le regrette pour rien au monde.

Aux jeunes qui souhaiteraient s’orienter dans l’audiovisuel, il affirme que « ce sera un parcours difficile, mais il ne faut pas lâcher. Il faut essayer de faire autant que possible ce qui vous plaît et proposer des choses ». Il précise que « pour les « faiseurs » comme nous, à la différence des acteurs, ce n’est pas un milieu où on gagne de l’argent ».

Concernant ses projets, il a des contacts avec trois producteurs pour trois créations. Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
#loption #cinéma #lycée #Ango #Dieppe #aux #séries #Jonathan #Rio #réalisé #son #rêve
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT