la philo, une épreuve sacrifiée ?

Dernière ligne droite pour les élèves de Terminale générale et technologique qui aborderont, sans stress, la philosophie, seule rescapée des épreuves nationales du Bac en juin, ce mercredi 14 juin, à 8 h, avant de finir par le grand oral entre le 19 et le 30 juin.

La philosophie qui, avant la réforme de 2018, ouvrait le bal des épreuves du baccalauréat, referme aujourd’hui la parenthèse pour les 500 000 lycéens en France de la cuvée 2023. « Avec la réforme, le poids de la note de l’épreuve de philo dans le résultat final est minime : coefficient 8 sur un total de 100, soit 8 % de la note du Bac pour les élèves de Terminale générale et 4 sur un total de 100 pour ceux de Terminale technologique. C’est moins que le sport en contrôle continu », s’offusque un professeur de philosophie qui enseigne dans un lycée thionvillois.

« J’y vais sans pression »

Si l’épreuve de philo représente l’aboutissement d’une année d’enseignement pour les professeurs et qu’elle ne fera l’objet d’aucune concession dans la conception des sujets, pour les élèves, le jeu des coefficients, les résultats anticipés des épreuves de spécialités (divulgués en avril) et les résultats des affectations Parcoursup ne les encouragent pas à réviser. « J’y vais sans pression parce que ça ne représente pas grand-chose pour la note finale. J’ai relu mes cours, sans plus. Si j’ai la moyenne, je serai content », témoigne Alix, élève de Terminale générale. « J’entends des élèves me dire qu’ils vont y aller au talent, soupire un professeur de philosophie qui enseigne dans la région messine. Certains sont déjà assurés d’avoir leur Bac et vont y aller décontractés.  »

« Je suis curieux de découvrir mon lot de copies à corriger »

« Est-ce qu’on doit en vouloir aux jeunes de faire des calculs dans cette version du Bac qui incite à cela ? », questionne le professeur thionvillois. Et de reprendre : « De tout temps, on a eu des élèves qui abordaient la philo quasiment sans préparation, mais, là, nous assistons à une accentuation du phénomène. Je suis curieux de découvrir mon lot de copies à corriger ». « Va-t-on sentir dans les contenus un relâchement général ? J’ai tendance à croire que oui », prévient l’enseignant de la région messine. Et le Thionvillois de reprendre : « Reste à savoir de quelle façon nous allons nous entendre sur la correction au vu des premières copies… Il y aura un effet contraste fort qui va nous faire pousser la note au point supérieur dès lors qu’on aura quelque chose de plus construit ». Résultats le 4 juillet.