2024-01-28 16:47:44
À Melbourne, nous avons assisté à un miracle. Un miracle qui a le visage d’un garçon de 22 ans capable de se dépasser et de remporter un match apparemment compromis et désespéré. Jannik Sinner a renversé le cours de la finale de l’Open d’Australie et a battu Medvedev en cinquième, 3-6, 3-6, 6-4, 6-4, 6-3, faisant ressortir tout ce qu’il a et plus encore : la capacité d’adaptation. tactiquement au nouveau jeu de l’adversaire, à la stabilité physique à long terme et enfin à la fluidité retrouvée qui lui avait manqué au début pour remporter la cinquième manche. Quel talent, quelle maturité, quel champion.
Un jeu à deux faces
Le Russe fait ses débuts de manière impeccable et surprenante, comme on le connaît : il va très souvent au filet (lui qui joue de l’arrière, épuisant ses adversaires avec des échanges interminables), toujours tôt, prenant du temps à Jannik. Qui dans les premiers matchs souffre probablement aussi de la tension de la première finale du Grand Chelem (pour Medvedev, c’était la sixième, dont la troisième à Melbourne. Une seule victoire du Grand Chelem à l’US Open en 2021). Sinner subit bientôt le break, à 1 du tout, descendant immédiatement de 0 à 40. Tendu, il ne parvient pas à décocher ses tirs et semble désorienté par le jeu de Medvedev (contre qui il avait remporté les trois derniers matches l’automne dernier, à Pékin, Vienne et en Finale), qui le breaker à nouveau à 5-3, s’imposant à domicile. l’ensemble. Les bleus semblent désarmés face au Russe toujours pressant, continu au service (et très rapide pour aller servir, ne laissant aucun répit). Le deuxième set s’échappe de la même manière, Medvedev répond bien aussi et avance même 5-1 mais c’est là qu’il montre enfin quelques fissures. Sinner remonte à 5-3, Medvedev commet une double faute sur balle de set et concède une balle de break pour le 4-5 qui ne se concrétise pas. Cela se termine 6-3 mais ces signaux sont le prélude à un troisième set différent.
Le tournant
Le tournant intervient dans un troisième set dans lequel Sinner prouve, si jamais il y avait des doutes, qu’il est un champion, s’en tenant à un match qui semble compromis, parvenant lentement à ralentir le jeu du Russe qui, en fin de set , va de moins en moins au filet, fatigué d’un match inutile qui n’est pas exactement dans sa ligue. Medvedev est moins précis après deux sets joués à la limite de la perfection, Jannik ne concède pas de balles de break et convertit la seule disponible qui coïncide avec la balle de set, à 5-4. Jeu extraordinaire, avec l’adversaire contraint de commettre une triple erreur sur le coup droit et le dernier point favorisé par le retour sur une première très lourde.
Vers la victoire
Dans le quatrième set, Sinner prend progressivement confiance, Medvedev n’a plus les ressources pour atteindre le filet, il est incapable d’ouvrir le terrain comme au début et de clôturer par la volée. Le match a changé de visage, les échanges s’équilibrent depuis le fond de court, l’Italien possède deux balles de break qu’il n’exploite pas à 1-0 et 2-1. Le service reste l’arme sur laquelle le Russe peut compter et celle qui risque de trahir Jannik à 3 lorsque – grâce à une double faute – il concède une balle de break très dangereuse. Peut-être que tout aurait changé. Au lieu de cela, avec deux as et un cri libérateur, il a pris l’avantage 4-3. Et il termine le set avec un jeu qui nous a fait trembler (entaché par deux erreurs qui ne lui ressemblent pas, comme ça fait peur Jannik… cette balle courte non rentable et ce coup droit lancé).
Au cinquième, le match reste ouvert jusqu’à 3-2 lorsque les bleus se brisent. Mais la confiance retrouvée se voit d’emblée : un deuxième ace avec lequel il clôture le premier jeu, le Russe contraint de conserver le service car il n’en a plus. Depuis la ligne de fond, Jannik mène de plus en plus souvent le jeu, les vainqueurs se succèdent (au final il y en aura 50 contre 44 de l’adversaire), notamment du coup droit. Il arrive à 5-2, Medvedev se bat toujours avec acharnement, même à 5-3 (il récupère de 30-0 à 30 sur le service de Sinner), mais il doit ensuite abandonner (à la fin il y aura 57 erreurs non provoquées, contre 49 de Jannik). L’Italien termine par un service et un coup droit, puis longtemps au sol : la première fois qu’on le voit célébrer ainsi, pendant que l’Italie devient folle devant la télé. La meilleure victoire.
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