Lors d’un conseil municipal à Longueuil le 7 décembre dernier, une femme qui s’oppose à la mise à mort des chevreuils du parc Michel-Chartrand a comparé l’abattage de ces animaux… au massacre des Israéliens perpétré par le Hamas le 7 octobre.
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“Serez-vous capable de regarder les biches, les mamans des faons, dans les yeux, lorsqu’elles seront transpercées d’une flèche et qu’elles s’étendront sur leurs bébés pour tenter de les protéger?” a demandé la femme en sanglotant. “Peut-être que leurs bébés seront eux-mêmes en train d’agoniser, avec une flèche dans le corps.”
“Nous avons juste à nous référer à toutes ces photos d’horreur qui ont été présentées après le massacre en Israël… Est-ce que madame la mairesse sera présente à cette tuerie?”
Lors de cette réunion, une psychologue spécialisée en zoothérapie a aussi pris la parole pour dire que certains résidents de Longueuil auront besoin d’un soutien psychologique pour faire face à leur détresse et à leur sentiment d’impuissance causés par cette situation.
RESPIRER PAR LE NEZ
On pourrait dire que c’est anecdotique.
Oui, bon, d’accord.
Mais c’est une anecdote qui en dit long sur ce qui se passe en Occident.
Certaines personnes perdent complètement la raison.
Vous dites aux gens de porter un masque lorsqu’ils entrent dans un restaurant pour se protéger et protéger les autres pendant une pandémie?
Des partisans de l’extrême droite organisent un “convoi de la liberté” et crient au fascisme et à la dictature!
Vous affirmez que les gouvernements devraient tenir compte de notre capacité d’accueil lorsqu’ils fixent des seuils d’immigration?
Des militants de l’extrême gauche vous traitent de raciste et de xénophobe!
Tout de suite les gros mots…
Hier, le Poste National publiait un texte très intéressant sur le climat de polarisation qui empoisonne le paysage politique, mais aussi le discours public.
Nos réactions deviennent de moins en moins rationnelles et de plus en plus émotives, observent de nombreux experts en sciences sociales.
Nous perdons tout sens de la mesure.
Auparavant, nous considérions les membres de “l’autre camp” comme des adversaires. Maintenant, nous les considérons comme des ennemis.
Or, vous ne pouvez pas discuter avec un ennemi, vous ne pouvez pas débattre avec lui. Vous l’écrasez.
Ajoutez à cela le fait que les Occidentaux sont devenus tellement sensibles qu’ils perçoivent toute critique comme une “micro-agression”, et toute loi ou tout règlement comme une attaque frontale contre les droits et les libertés des citoyens, et vous obtenez des gens qui affirment que tuer des chevreuils pour contrôler leur surpopulation est un génocide.
Je pense qu’il est grand temps pour une bonne séance de yoga.
Tenez, nous devrions demander à Sophie Grégoire-Trudeau de nous apprendre à respirer par le nez.
On inspire… On expire… Namasté.
UN CUL-DE-SAC
Nous ne pouvons plus continuer comme ça.
Tant à droite qu’à gauche, nous devons réapprendre à discuter.
Car ce climat extrêmement polarisant – créé et alimenté par les médias sociaux – nous empêche d’avancer et ne mène nulle part.