La police mozambicaine a tiré lundi des gaz lacrymogènes sur le chef de l’opposition du pays et ses partisans dans les rues de la capitale Maputo.
Venancio Mondlane, le principal adversaire du parti au pouvoir, le Frelimo, lors de la récente élection présidentielle, s’adressait aux journalistes à proximité du lieu où son avocat et un haut responsable du parti d’opposition ont été tués vendredi soir par des hommes armés non identifiés.
Des séquences vidéo publiées sur la page Facebook de Mondlane montrent des grenades lacrymogènes tirées alors que Mondlane, ses assistants, ses partisans et ses journalistes courent se mettre à l’abri.
Au moins un journaliste a été blessé, selon les médias locaux, tandis que plusieurs autres, dont ceux de DW, ont inhalé le gaz.
Des images supplémentaires vues par DW montrent au moins un manifestant boitant avec une jambe ensanglantée après avoir été touché par un projectile.
La police tire des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation dans la capitale du Mozambique
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Montée des tensions au Mozambique
Les tensions sont montées en flèche au Mozambique depuis les élections du 9 octobre.
Les résultats ne sont pas attendus avant la fin de la semaine, mais les résultats préliminaires suggèrent que le Frelimo (Front de libération du Mozambique) est sur le point de prolonger son règne de 49 ans qui remonte à l’indépendance de ce pays d’Afrique du Sud-Est du Portugal en 1975.
Les partis d’opposition ont dénoncé les élections comme étant frauduleuses, Mondlane appelant les gens à s’absenter du travail et à manifester lundi.
Mondlane, candidat indépendant mais soutenu par le nouveau parti d’opposition Podemos, a déclaré aux journalistes que la police avait tenté de l’empêcher de quitter sa propre maison pour rejoindre la manifestation.
“Toute la nuit dernière, des voitures de police étaient devant ma porte”, a-t-il déclaré. “J’essayais de trouver d’autres moyens de quitter la maison sans me faire remarquer. Je l’ai fait. Je ne dirai pas comment.”
Lundi matin, la grève nationale avait paralysé Maputo et d’autres grandes villes, avec des magasins fermés et des rues désertes alors qu’un hélicoptère survolait la ville.
Les affrontements entre manifestants et policiers ont commencé vers 7h30 lorsque les forces de sécurité ont commencé à disperser les groupes se préparant à prendre part aux marches pacifiques.
Après que la police a tiré des gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air, les manifestants ont répondu en lançant des pierres et des pièces pyrotechniques et en criant des slogans tels que « Sauvons le Mozambique » et « Ce pays est le nôtre.
La communauté internationale condamne la violence
Des militants et des journalistes se sont plaints par le passé que les forces de sécurité du Mozambique ont violemment réprimé la dissidence, dispersé des manifestations pacifiques et perturbé le travail des médias, tandis que le Frelimo a souvent été accusé de truquer les élections, ce qu’il nie.
L’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies ont condamné l’assassinat, vendredi, des deux personnalités de l’opposition et ont appelé les autorités à identifier les auteurs.
Le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit “profondement préoccupé” par “les cas signalés de violences post-électorales et en particulier les meurtres récents”.
L’Union européenne, qui a envoyé une équipe d’observateurs électoraux, a appelé à une enquête immédiate sur les meurtres “qui permettra de traduire en justice les responsables de ce crime scandaleux”.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « tous les Mozambicains, y compris les dirigeants politiques et leurs partisans, à rester calmes, à faire preuve de retenue et à rejeter toute forme de violence ».
mf/jour (AFP, AP, DW)
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