Lorsque Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir en 2000, il a immédiatement affiché sa fermeté en matière de lutte contre le terrorisme, se démarquant ainsi de ses prédécesseurs Boris Eltsine et Mikhaïl Gorbatchev. Convaincu par l’idée que l’État russe était extrêmement fragile et risquait de s’effondrer à tout instant s’il montrait le moindre signe de faiblesse face à ses ennemis, Poutine a adopté une approche radicalement différente de celle de ses prédécesseurs.
Pour Poutine, la gestion du terrorisme ne pouvait pas se faire comme l’avait fait Viktor Tchernomyrdine, Premier ministre sous Eltsine, en négociant avec un chef terroriste pour sauver des otages à Boudionnovsk en 1995. Cette approche avait conduit à une humiliation pour l’armée russe et suscité des remises en question au sein des services de sécurité.
Poutine a réagi à chaque attentat terroriste en imposant des restrictions de plus en plus strictes, refusant toute pression de l’opinion publique. Une censure sévère a été instaurée pour contrôler l’information sur les attaques terroristes, et toute critique des mesures prises par les services russes était prohibée.
En 2006, une loi sur la lutte contre le terrorisme, portant une définition marquante du terrorisme visant principalement l’État russe, a été adoptée. Les groupes terroristes du Caucase du Nord sont passés d’actions politiques et de prises d’otages à des actes de terreur brutale.
Poutine a veillé à protéger ses services de sécurité, les dotant de ressources abondantes et les mettant à l’abri de toute critique. Cela a entraîné une efficacité accrue des services de renseignement et de sécurité russes dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi des pratiques répressives et violentes, illustrées par des événements récents tels que l’attaque au marteau contre un exilé politique en Lituanie.
Malgré leur efficacité dans la répression et les enquêtes, les services de sécurité ont régulièrement échoué dans la collecte de renseignements en raison du manque de communication et de confiance entre les services, nationaux et étrangers, ainsi qu’avec la population. La surveillance omniprésente et la répression ne peuvent pas empêcher les doutes et les théories du complot qui minent la confiance envers le gouvernement russe.