Selon une analyse publiée sur le site d’information Seneweb, la politique peut parfois semer la discorde au sein des familles sénégalaises. Un article paru le 10 décembre dernier explique que la politique, devenue une pratique corrompue par la recherche immorale de privilèges, est le seul domaine où des membres d’une même famille, unis par le sang, s’opposent farouchement. Ces rivalités peuvent même aller jusqu’à une “guerre fratricide” avec des affrontements et des accusations entre partisans, divisant davantage qu’elles ne rapprochent.
Cette réalité est analysée par des experts. La sociologue et politologue française Anne Muxel observe que la famille et la politique sont des domaines chargés d’affects et d’enjeux puissants, où la concorde ou la division, le pluralisme ou l’exclusion sont en jeu. Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne que ces divergences ne sont pas propres à l’Afrique, mais se retrouvent dans le monde entier.
L’article prend l’exemple de la famille Mbodji à Bambey, où les clivages politiques ont empoisonné l’atmosphère. Aïda Mbodji, ancienne ministre du gouvernement libéral, s’est opposée à son frère aîné Pape Abdou Khadre Mbodji, candidat de l’Alliance Dekkal Ngor. Les affrontements entre partisans ont déchiré la famille pendant plus de quatre ans, avant que la hache de guerre ne soit finalement enterrée en 2013.
Cependant, certaines familles parviennent à préserver l’unité malgré leurs divergences politiques. C’est le cas des familles Youm et Dias, où malgré les tensions politiques, les liens familiaux sont préservés.
En définitive, la politique peut à la fois rapprocher et diviser les familles sénégalaises, en fonction de leur capacité à séparer convictions personnelles et liens du sang.