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La politique climatique de Pierre Poilievre est une plaisanterie

by Nouvelles
La politique climatique de Pierre Poilievre est une plaisanterie

2024-04-04 08:49:41

Il est de plus en plus ironique que l’augmentation de la taxe sur le carbone tombe chaque année le 1er avril, car elle rappelle désormais chaque année à quel point l’approche du Parti conservateur du Canada en matière de changement climatique est devenue une plaisanterie. Comme pour vraiment souligner ce point, l’ancien porte-parole du PCC en matière d’environnement et de changement climatique, Dan Albas partagé un article d’un professeur d’économie à la retraite nommé Steve Ambler qui semblait remettre en question la science derrière le changement climatique. “Si les gaz à effet de serre constituent un problème”, ça lit, « c’est un problème mondial. Le Canada ne peut rien faire à lui seul pour résoudre ce problème.

Ce « si » est un indice énorme, mais ce n’est pas le seul dans la pièce. Il suggère également, bizarrement, qu’une étude récente montre « que nous devrions subventionner plutôt que taxer l’utilisation des combustibles fossiles » et met en avant l’évident homme de paille selon lequel le Canada est censé résoudre seul le changement climatique. Ce qui est pire que ces arguments bâclés, c’est le fait qu’ils ont été publiés dans Le centre, une publication en ligne généralement considérée comme le foyer de la pensée conservatrice sérieuse et sophistiquée au Canada. Sa volonté d’approuver ce qui équivaut à un déni du changement climatique réchauffé montre à quel point le mouvement conservateur qu’il soutient a glissé depuis 2022, lorsque Pierre Poilievre a pris la tête du parti.

Il en va de même pour le contraste entre les convictions actuelles du PCC sur la question et celles que ses leaders d’opinion ont adoptées avant Poilievre. Comme l’a souligné Brian Lee-Crowley de l’Institut Macdonald-Laurier écrit dans un article pour le Poste National en 2022, le PCC a besoin d’une « position adulte sur le changement climatique ». Cette position « doit reconnaître que le changement climatique est vrai et pose un risque sérieux pour l’environnement et le bien-être des Canadiens. Ce dont nous avons besoin, c’est du plus rapide, le moins coûteux et la voie la plus efficace vers la réduction des émissions.

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En d’autres termes : nous avons besoin d’une tarification du carbone, quoique avec quelques modifications par rapport à l’approche axée sur les remises du gouvernement libéral. Au lieu de cela, les conservateurs ont redoublé d’efforts pour saler ce terrain, troquant tout espoir d’une position adulte sur le changement climatique contre une volonté résolument puérile de mentir, de dissimuler et de déformer la taxe sur le carbone. Et jusqu’à présent, du moins, ceux qui prônent la taxe carbone ne semblent pas pleinement comprendre qu’ils ont désormais affaire à des adolescents glorifiés.

Le lettre récente du premier ministre Justin Trudeau aux premiers ministres du Canada, par exemple, suppose toujours qu’ils sont engagés dans un dialogue rationnel plutôt que de perpétuer activement le vandalisme politique. Une lettre ouverte signée par la plupart des économistes éminents de ce pays suppose à tort qu’il existe un intérêt commun à rechercher des solutions là où il n’en existe pas. « Les opposants les plus virulents à la tarification du carbone ne proposent pas de politiques alternatives pour réduire les émissions et atteindre nos objectifs climatiques », indique-t-il. « Et ils n’offrent certainement aucune alternative qui permettrait de réduire les émissions au même coût que la tarification du carbone. »

Le fait est que les conservateurs d’aujourd’hui ne souhaitent pas réduire les émissions à moins que cela implique que l’industrie pétrolière et gazière en obtienne le mérite. Les dirigeants précédents du PCC étaient au moins disposés à feindre leur intérêt pour la lutte contre le changement climatique, et il existe un certain soutien persistant en faveur d’une action accrue dans ce domaine dans certains coins faiblement éclairés du parti. Mais ce sont désormais des exceptions à la nouvelle règle du PCC, et toutes les lettres ouvertes bien intentionnées du monde ne changeront pas cette règle. Le parti de Poilievre n’est pas fait pour se retourner, encore moins ici.

C’est pourquoi le débat sur la taxe carbone constitue actuellement une distraction. Pire encore, cela aide le PCC à éviter de parler de sa politique climatique préférée consistant à ne rien faire. Nous devrions plutôt parler de ce que ferait un gouvernement Poilievre et de ce que cela pourrait signifier pour notre avenir. Pourrait-il éliminer toute l’infrastructure de tarification du carbone, y compris le système de tarification industrielle bien antérieur à la taxe fédérale sur le carbone et fera le travail le plus lourd sur les émissions du Canada? Pourrait-il même faire pression sur les gouvernements provinciaux de l’Alberta et de l’Ontario pour qu’ils abrogent leurs propres systèmes de tarification du carbone industriel ?

C’est une possibilité très réelle. Et même si cela ravirait ceux de la base conservatrice qui ont aidé à élire Poilievre à la tête, cela mettrait également le Canada en porte-à-faux avec la grande majorité de nos principaux partenaires commerciaux au moment même où ils accéléreront leurs investissements dans les énergies propres et la décarbonisation. Ce faisant, nous abandonnerions tout contrôle que nous aurions pu avoir sur l’impact de la transition énergétique sur notre économie tournée vers l’exportation. Comme l’a souligné Andrew Leach, professeur d’économie à l’Université de l’Alberta, dans son ouvrage récent : « Il n’y a pas d’option pour continuer comme avant. Notre choix sera de plus en plus important : agir de manière responsable de notre propre initiative ou nous laisser imposer des normes par le reste du monde.

Poilievre pourrait en fait préférer cette dernière solution, ne serait-ce que parce que cela lui donnerait un nouveau responsable. Et si les Canadiens veulent vraiment zigzaguer au moment où le reste de l’économie mondiale zague, eh bien, je suppose que nous avons raison. Après tout, les Britanniques ont voté pour le Brexit, même si ses conséquences économiques négatives étaient évidentes à l’époque et continuent de se répercuter. Mais si nous voulons commettre un suicide économique et environnemental, nous devrions probablement en parler d’abord.


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