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La présence du Rassemblement national à la marche en soutien à Israël : normalisation ou ostracisme ?

La présence du Rassemblement national à la marche en soutien à Israël : normalisation ou ostracisme ?

Lors de la marche en soutien à Israël, à Paris, le 9 octobre 2023.

Qu’a-t-on observé sur la place du Trocadéro à Paris, dans l’obscurité de la soirée du lundi 9 octobre, au milieu de la foule rassemblée en solidarité avec Israël après l’attaque terroriste du Hamas ? Une étape supplémentaire de la normalisation du Rassemblement national (RN), représenté par des députés portant des écharpes tricolores et accueillis avec enthousiasme par certains participants ? Ou bien la démonstration, au contraire, du statut de paria du parti d’extrême droite, maintenu à l’écart du cortège de tête et dont les deux personnalités reconnaissables ne se sont pas montrées ?

Jordan Bardella, resté à Bruxelles, et Marine Le Pen, par souci de ne pas éclipser la manifestation par sa présence, n’ont pas participé au rassemblement parisien. Le RN était représenté par ses députés membres du groupe d’amitié France-Israël, moins connus. Selon les journalistes sur place, ils n’ont pas été directement visés par des déclarations hostiles, certains comme Julien Odoul (Yonne), habitué de la chaîne CNews, acceptant même de prendre quelques selfies. Pour les élus RN, cela prouve que le stigmate de l’antisémitisme, considéré comme un obstacle sur la route du pouvoir, s’estompe progressivement. Eric Zemmour, président de Reconquête !, s’est également invité à la marche alors que la plupart des manifestants s’étaient déjà dispersés, son équipe relayant immédiatement sur les réseaux sociaux les applaudissements de quelques admirateurs.

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« La rue est ouverte à tous »

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, et la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, ont quant à eux été chahutés, assimilés par certains manifestants à Jean-Luc Mélenchon. L’extrême droite se réjouit ainsi des accusations d’antisémitisme portées contre le leader de La France insoumise (LFI) : le reproche n’est pas nouveau, mais il s’est accentué après ses premières déclarations ambiguës sur l’attaque du Hamas.

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Déjà à l’époque de la présidence de Jean-Marie Le Pen, le Front national avait tenté de se rapprocher de la communauté juive ou d’Israël, sans aucun succès. Même en 2018, Marine Le Pen avait été huée lors d’une marche contre l’antisémitisme après le meurtre de Mireille Knoll, une octogénaire juive à Paris. Protégée par un imposant service d’ordre, elle avait dû quitter le cortège avant d’y retrouver sa place. À l’époque, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), par la voix de son président Francis Kalifat, avait déclaré Mmme Le Pen et Jean-Luc Mélenchon personae non gratae.

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