La pression « déjà présente » après la victoire historique du parti travailliste britannique

Ne faites pas de promesses que vous ne pourrez pas tenir. C’est la sagesse avec laquelle le nouveau gouvernement britannique a suivi cette voie, en ne faisant que très peu de promesses, écrit Mei Heron, correspondante de 1News Europe.

Le parti travailliste a joué la carte de la prudence en ne présentant qu’une poignée de mesures, qui manquaient de détails et de substance. Si sa victoire écrasante a prouvé que ce plan d’action fonctionnait, elle a aussi laissé les gens s’interroger sur les changements qu’il va réellement apporter maintenant qu’il est au pouvoir.

Dans la cour de récréation après l’école, tandis que nous poussions consciencieusement nos enfants sur les balançoires, une mère m’a dit : « Je sais ce que n’est pas le parti travailliste, mais je ne pense pas savoir ce que c’est ».

Désormais doté d’une majorité historique, Keir Starmer a cinq ans avant les prochaines élections pour agir, sous peine de ressembler aux premiers ministres conservateurs avant lui, brutalement chassés du pouvoir.

Après quelques années tumultueuses sur la scène politique britannique, les citoyens sont fatigués. Le taux de participation électorale est à son plus bas niveau depuis des décennies.

Lilly Maetzig, céramiste de 31 ans, a quitté Christchurch pour Londres il y a huit ans et a créé Mae Ceramics. Elle a déclaré que cette période avait été particulièrement déstabilisante.

« Avoir autant de Premiers ministres en si peu de temps signifie qu’il y a une lutte constante pour le pouvoir au lieu de faire quelque chose de significatif, et vous le ressentez au quotidien », a-t-elle déclaré.

Et les problèmes auxquels la Grande-Bretagne est confrontée ne sont pas négligeables.

Le pays est confronté à un niveau d’immigration record, de petites embarcations traversent toujours illégalement la Manche, le système de santé du NHS est en difficulté et le coût de la vie reste obstinément élevé.

La victoire record du Parti travailliste ne fera pas disparaître ces problèmes comme par magie.

Lilly Maetzig a déclaré que la vie lui semblait beaucoup plus difficile aujourd’hui qu’à son arrivée. Le Brexit a fait que ses clients européens se sont taris.

« En 2016, je pouvais appeler les médecins pour obtenir un rendez-vous le jour même et régler les choses, mais maintenant, j’aurais de la chance d’avoir une réponse d’un médecin après quelques semaines d’attente », a-t-elle déclaré.

Keir Starmer a admis que le pays avait besoin d’un redémarrage, d’une « redécouverte de qui nous sommes », et alors qu’il tente de ramener le Royaume-Uni vers des eaux plus calmes, il a également reconnu le manque de confiance envers les politiciens, le comparant à une « blessure ».

« Changer un pays ne se résume pas à appuyer sur un interrupteur. Le monde est désormais plus instable. Cela prendra du temps. Mais ne doutez pas que le travail de changement commence immédiatement », a-t-il déclaré.

Alors que les célébrations de cette victoire historique se poursuivent pour le parti travailliste, la pression est déjà forte, car comme les derniers prédécesseurs de Keir Starmer le savent trop bien, l’humeur de ce pays peut changer très rapidement.

2024-07-07 10:42:19
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