Une étude récente publiée dans The Lancet Santé des enfants et des adolescents examine si et comment la nécessité d’atteindre certains objectifs augmente le risque de dépression chez les adolescents.
Étude: L’association entre les objectifs de réussite scolaire et les symptômes dépressifs des adolescents : une étude de cohorte prospective en Australie. Crédit d’image : LStockStudio/Shutterstock.com
Dépression et adolescence
L’adolescence est une période à haut risque de dépression, la prévalence de cette maladie psychiatrique étant en augmentation dans de nombreux pays. En fait, un élève australien sur sept dans une école secondaire est considéré comme cliniquement déprimé.
De nombreuses écoles proposent des interventions mentales préventives telles que la pleine conscience, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou la psychoéducation, facilement accessibles à tous les élèves. Cependant, ces méthodes n’ont souvent pas réussi à démontrer une efficacité significative pour soulager les symptômes dépressifs.
D’autres interventions modifiant le milieu scolaire ont également été proposées. Des essais randomisés antérieurs ont démontré que les interventions à l’échelle de l’école qui favorisent la santé et les compétences socio-économiques peuvent réduire les symptômes dépressifs chez les adolescents. Néanmoins, l’efficacité de ces approches a été limitée en raison d’un manque de compréhension des facteurs de risque qui doivent être priorisés.
Objectifs de réalisation
Les objectifs de réussite, définis comme des représentations cognitives qui guident les comportements, ont été identifiés comme un facteur de risque modifiable de dépression chez les adolescents.
Les objectifs de réussite peuvent en outre être classés en objectifs de maîtrise et de performance. Les objectifs de maîtrise comprennent ceux que les élèves définissent comme leur réussite à développer une compréhension ou des compétences, tandis que les compétences de performance reflètent le succès défini par la surperformance de leurs pairs.
Les objectifs de l’approche de maîtrise impliquent que l’étudiant s’intéresse à l’apprentissage et au développement de compétences. En revanche, les objectifs d’évitement de maîtrise font référence à la motivation d’un élève à éviter l’incompétence dans un sujet ou une tâche, qui peut être due à la peur de ne pas pouvoir apprendre ou comprendre le sujet.
Les objectifs d’approche de performance font référence à la volonté d’être meilleur que ses pairs, tandis que les objectifs de performance sont définis comme le désir de l’élève d’éviter de sous-performer et de paraître incompétent.
Objectifs de réussite et dépression
Certains modèles psychologiques suggèrent que les personnes orientées vers la réussite sont plus susceptibles de devenir déprimées, car elles sont souvent plus concentrées sur la performance que sur les objectifs de maîtrise. De plus, l’incapacité de rivaliser avec succès avec ses pairs peut entraîner une perte d’estime de soi en raison d’un sentiment d’inadéquation.
En revanche, les approches axées sur la maîtrise poussent les étudiants à en apprendre davantage lorsqu’ils rencontrent des difficultés. Pour ces individus, l’estime de soi ne dépend pas de leurs performances, de leur niveau de compétence ou de leur capacité à surpasser leurs pairs. Au lieu de cela, ces individus s’adaptent positivement au défi et sont moins susceptibles de devenir déprimés.
Ces orientations peuvent être modifiées avec succès par la culture de l’école et par le fait que les objectifs de maîtrise ou de performance soient mieux notés. Des essais randomisés ont rapporté une diminution de l’anxiété, une plus grande activité physique et une amélioration de la confiance et des compétences avec ce type d’intervention.
Une seule étude a exploré l’impact des objectifs de réussite sur les symptômes dépressifs. À cette fin, un risque plus élevé de dépression a été observé chez les adolescents de 13-14 et 18-19 ans ayant des objectifs de performance plutôt que de maîtrise.
À propos de l’étude
La présente étude a cherché à étendre ces résultats en contrôlant les facteurs de confusion et en utilisant un échantillon d’étudiants plus représentatif. À cette fin, des données ont été obtenues auprès de la National Longitudinal Study of Australian Children (LSAC).
La cohorte d’étude comprenait 3 200 participants à la maternelle recrutés entre quatre et cinq ans. Environ 2 700 enfants du groupe des bébés ont été recrutés au cours de la première année de vie. Les étudiants des deux cohortes étaient répartis à parts égales entre les écoles publiques et non gouvernementales.
Dépression et objectifs académiques
La gravité des symptômes dépressifs a augmenté avec le temps pour les deux cohortes. Dans la cohorte de la maternelle, avec chaque augmentation d’un point des objectifs d’approche de maîtrise, il y avait une réduction de 33 % du risque dans les scores de gravité des symptômes dépressifs, alors qu’une réduction de 30 % était observée dans la cohorte des bébés. À chaque augmentation correspondante des objectifs de maîtrise-évitement, une augmentation de 35 % et de 44 % des scores de gravité des symptômes dépressifs ont été observées respectivement dans les cohortes de maternelle et de bébés.
Dans le groupe de la maternelle, une augmentation d’un point des objectifs d’évitement de performance était associée à une augmentation de 25 % des scores de gravité des symptômes dépressifs. Toutefois, cela n’est pas corrélé à la détresse psychologique à 18-19 ans, contrairement à celle observée avec les objectifs de maîtrise. Aucune association significative n’a été observée entre les objectifs d’approche de performance et le risque de dépression dans l’une ou l’autre des cohortes.
Conclusions
Les résultats de la cohorte longitudinale actuelle d’adolescents à l’échelle nationale indiquent que la dépression chez les adolescents est associée à leurs objectifs de réussite. Bien qu’il s’agisse d’une première étude, ses résultats reflètent l’utilité d’évaluer les interventions en milieu scolaire pour l’accent mis sur les objectifs d’approche de maîtrise.
Les objectifs de l’approche de maîtrise doivent être enseignés et encouragés pour favoriser la santé mentale. Inévitablement, ces objectifs favoriseront la croissance personnelle, aideront à forger la conviction que la pratique améliorera les capacités et les compétences de chacun et aideront les étudiants à s’adapter au stress et à l’échec. Ces approches mettront également l’accent sur l’importance pour les étudiants de se comparer à leurs performances passées plutôt qu’à celles de leurs pairs.
Le programme scolaire, les systèmes d’examens, la valeur attachée à ces facteurs dans les cultures sociales et scolaires et les facteurs personnels/génétiques peuvent contribuer aux objectifs de réussite des adolescents. Ainsi, des recherches futures sont nécessaires pour déterminer si le fait de se concentrer sur les objectifs d’approche de maîtrise au niveau scolaire, plutôt que sur une comparaison des performances entre pairs, pourrait prévenir la dépression.
Référence du journal :
- Steare, T., Lewis, G., Lange, K., et autres. (2024). L’association entre les objectifs de réussite scolaire et les symptômes dépressifs des adolescents : une étude de cohorte prospective en Australie. La Lancette Santé des enfants et des adolescents. est ce que je:10.1016/S2352-4642(24)00051-8.
2024-04-23 02:31:00
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