Le comédien Goûchy Boy, qui fait face à la justice pour avoir agressé sexuellement une ancienne fréquentation rencontrée sur un plateau de tournage, aurait créé un climat de peur et de manipulation dans sa relation avec elle, à tel point qu’elle craignait de le quitter. Lors d’un contre-interrogatoire minutieux, la présumée victime de Goûchy Boy a confié : “J’étais sa marionnette, je ne réfléchissais plus par moi-même. J’avais peur, j’étais prise là-dedans”. Le comédien, de son vrai nom Ugochukwu Chijoke Onyechekwa, est accusé d’avoir agressé sexuellement, séquestré et harcelé son ancienne petite amie qu’il avait rencontrée sur un plateau de tournage.
Leur relation fusionnelle aurait rapidement dégénéré, selon la femme dont l’identité est protégée par la cour. Puis, lors d’une nuit dans une chambre de motel en 2018, il l’aurait forcée à avoir des relations sexuelles malgré ses refus. Le procès, qui a débuté en mai dernier, se poursuit aujourd’hui au palais de justice de Longueuil. L’acteur de 52 ans est notamment connu pour son rôle du gardien de prison Koffi Yatabéré dans la populaire série télévisée “Unité 9”, ainsi que pour ses apparitions dans “19-2” et “Cheval-Serpent”.
Lors du contre-interrogatoire, l’avocate de la défense, Me Kristina Markovic, a longuement questionné la plaignante sur des textos envoyés après l’agression présumée. Dans les messages présentés au juge Christian Jarry, elle s’inquiétait notamment de l’état de santé de Goûchy Boy et lui demandait s’il avait du temps pour la voir. Me Markovic lui a demandé : “Pourquoi lui avez-vous proposé ça ?”. La plaignante a répondu : “Souvent, je tombais dans son jeu, on se reparlait. Il m’avait dit qu’il n’allait jamais me laisser… et que si un jour il me laissait, j’allais vivre un mauvais quart d’heure parce que ça voudrait dire que j’aurais fait quelque chose de pas correct”.
La femme, qui témoigne derrière un paravent, a expliqué qu’elle avait attendu la fin des tournages pour mettre fin à sa relation avec lui parce qu’elle espérait ne plus le croiser ensuite. Elle avait également peur qu’il mette ses menaces à exécution : “Il avait des vidéos de moi nue. Il disait qu’il allait les publier sur Facebook, les donner à mes collègues”. Après leur rupture, l’accusé se serait rendu plusieurs fois à son domicile, situé à plusieurs heures de route du sien. “J’ai essayé de le quitter plusieurs fois, mais il revenait sans cesse”, a-t-elle déclaré. Assis dans la salle d’audience, l’accusé riait derrière son masque en entendant certaines réponses. La plaignante était fâchée contre elle-même et a même ressenti de la honte d’avoir été dans cette situation. “Il avait un pouvoir sur moi. J’ai cherché de l’aide pour m’en sortir”, a-t-elle expliqué. Le procès se poursuivra demain.
Goûchy Boy a déjà été jugé pour agression sexuelle en 2021, mais il a été acquitté. Dans une autre affaire, il attend un troisième procès pour une agression sexuelle présumée sur une personne de moins de 14 ans en 1990. Si vous avez des informations à nous communiquer concernant cette histoire, écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
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